Angerona (mythologie)

Angerona
Déesse de la mythologie romaine
Caractéristiques
Fonction principale Déesse du Solstice d'hivers
Fonction secondaire Déesse qui préside aux passages difficiles, Gardienne du nom sacré de la cité
Lieu d'origine Rome antique
Période d'origine Antiquité
Associé(s) Volupia
Culte
Temple(s) Statue dans le petit sanctuaire de Volupia
Lieu principal de célébration Rome
Date de célébration 21 décembre lors des Angeronalia

Dans la mythologie romaine, Angerona (ou, plus rarement, Angeronia) est une déesse qui vient d'Italie. Elle préside aux « jours resserrés », angusti dies, de la période du solstice d'hiver, dont elle favorise le franchissement par la vertu du silence.

Culte

À l'origine, elle était la déesse qui guérit de la douleur et de la tristesse, qui préside aux passages difficiles, surtout celui du solstice d'hiver quand le soleil doit se frayer un passage étroit au milieu des ténèbres qui semblent devoir dominer, ou qui libérait les Romains de l'angine (par un jeu de mots sur la racine d'angor qui signifie « étroit »). Elle est également la protectrice de Rome et la gardienne du nom sacré de la cité, qui ne devait pas être prononcé pour ne pas être dévoilé à l'ennemi ; on pensait même que Angerona était son nom.

Dans son sens moderne, on la rapproche de Ops, Acca Larentia et Dea Dia ; elle est également la déesse du solstice d'hiver et du retour du soleil (selon Mommsen, ab angerendo = ἀπὸ τοῦ ἀναφέρεσθαι. τὸν ἥλιον).

Sa fête, appelée Angeronalia ou Divalia, était célébrée le , date du solstice d'hiver. Les prêtres lui offraient un sacrifice dans le petit temple de Volupia[1], la déesse du Contentement, où se trouvait une statue d'Angerona, la représentant l'index posé sur sa bouche fermée[2]. Le silence était signe de concentration de pensée et de la volonté, signe de l'effort du soleil qu'elle aidait à vaincre les ténèbres par la concentration de forces mystiques et par son dévouement.

Comparatisme

Georges Dumézil a identifié deux parallèles à cette déesse représentée avec « la bouche bandée et scellée », « un doigt sur les lèvres dans un geste qui commande le silence » : Vidar, l'« Ase silencieux » du panthéon scandinave qui vient à bout du loup Fenrir dans le combat escathologique du « Crépuscule des dieux » et le héros védique Atri qui, lors d'une éclipse solaire, remet le soleil à sa place dans le ciel au moyen du quatrième brahman, c'est-à-dire du silence[3].

Notes et références

  1. Varron seul (De lingua Latina, VI, 23) situe le sacrifice en un autre endroit : in curia Acculeia.
  2. Bronze.662 (ark:/12148/c33gbf19z), Collection de Luynes, BnF
  3. Georges Dumézil, La religion romaine archaïque : Avec un appendice sur la religion des Etrusques, Paris, Payot, , p. 341

Bibliographie

  • Encyclopædia Britannica de 1911
  • Georges Dumézil, Déesses latines et mythes védiques, Bruxelles, coll. Latomus XXV, 1956 : chap. II « Diva Angerona », pp. 44-70.
  • Georges Dumézil, La religion romaine archaïque : Avec un appendice sur la religion des Etrusques, Paris, Payot, , 2e éd., 700 p. (ISBN 978-2-228-89297-1)

Article connexe