Buckingham (Québec)

Buckingham
Buckingham (Québec)
Avenue de Buckingham
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Gatineau
Statut Secteur
Quartiers Beauchampville, centre-ville, Petit Québec
Date de fondation 1824
Constitution
Conseiller municipal
Mandat
Edmond Leclerc
2021-2025
Démographie
Gentilé Buckinois, Buckinoise
Population 12 795 hab. ()
Densité 789 hab./km2
Langue(s) parlée(s) Français
Géographie
Coordonnées 45° 35′ 00″ nord, 75° 25′ 00″ ouest
Superficie 1 622 ha = 16,22 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Outaouais
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Buckingham
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Buckingham
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Buckingham

Buckingham est un secteur de la ville de Gatineau, au Québec. Il est situé à l'est de celle-ci, de part et d'autre de la rivière du Lièvre. Buckingham est le plus petit secteur de la ville, tant par sa superficie que par sa population, qui s’élève à 12 795 habitants en .

Situation géographique

Buckingham est une ancienne ville du Québec située au sud de la région administrative de l'Outaouais, plus précisément dans une région connue sous le nom de Basse-Lièvre, qui correspond au sud de la vallée de la Lièvre[b 1]. Elle est traversée par la rivière du Lièvre et se situe à quelques kilomètres de l'endroit où cette dernière se jette dans la rivière des Outaouais[c 1]. À vol d'oiseau, elle se trouve à environ 30 km au nord-est d'Ottawa[G 1] et à environ 140 km à l'ouest de Montréal[1].

En , Buckingham fusionne avec les villes d'Aylmer, Gatineau, Hull et Masson-Angers pour former la nouvelle ville de Gatineau, devenant ainsi un secteur de cette dernière[G 1]. Avec une superficie de 16,2 km2, Buckingham est le plus petit secteur de la ville[G 2]. Située dans l'est de Gatineau, Buckingham est bordée par le secteur de Masson-Angers à l'est et au sud, ainsi que par la municipalité de L'Ange-Gardien au nord et à l'ouest.

Localités limitrophes de Buckingham
Rose des vents L'Ange-Gardien Rose des vents
L'Ange-Gardien N Masson-Angers (Gatineau)
O    Buckingham (Gatineau)    E
S
Masson-Angers (Gatineau)

Voies de communication et transports

Réseau routier

Buckingham est desservi par une route régionale, la route 315 (R-315), qui le traverse dans un axe nord-sud en suivant le tracé de la rivière du Lièvre sur sa rive est. Elle permet de relier la route nationale 148 (R-148) et une autre route régionale, la route 309 (R-309), en traversant le secteur de Masson-Angers et la municipalité de L'Ange-Gardien[P 1]. Le segment de la route traversant le secteur porte le nom d'avenue de Buckingham[M 1] et en constitue l'artère principale[P 2].

La deuxième voie la plus importante du secteur de Buckingham est la rue Georges. Celle-ci relie la route 148, dans le secteur de Masson-Angers, au centre-ville de Buckingham, en suivant le tracé de la rivière du Lièvre sur sa rive ouest[M 2].

Buckingham est traversé au sud-est par l'autoroute Guy-Lafleur (A-50), mais aucun point d'accès direct à celle-ci n'est situé dans le secteur même. Les accès les plus proches se situent en périphérie de celui-ci, dans le secteur voisin de Masson-Angers : le premier, sur la rue Georges[P 3], au sud-ouest de Buckingham, et le second, à l'est, sur l'avenue Lépine[P 4].

Ligne ferroviaire

Il existe une ligne ferroviaire secondaire à Buckingham, qui traverse l'est du secteur selon un axe nord-sud et le relie à Masson. Cette ancienne ligne du Canadien Pacifique[c 2] fait partie de l'embranchement Buckingham des chemins de fer Québec-Gatineau, gérés par la société Genesee & Wyoming. Elle sert avant tout au transport des wagons de chlorate de sodium (environ 1 000 tonnes par semaine en 2022[P 5]) et, dans une moindre mesure, de chlorite de sodium, de l'usine de produits chimiques ERCO Mondial[P 6], située dans le nord-ouest du secteur.

Le transport de ces matières dangereuses comporte certains risques, notamment celui d'un déversement. Un incident de ce type s'est produit en , lorsque quelques litres de chlorate de sodium se sont échappés d'un wagon-citerne, forçant alors l'évacuation de plusieurs maisons[P 5].

Transports en commun

Buckingham, comme les autres secteurs de la ville de Gatineau, est desservi par la Société de transport de l'Outaouais (STO). Trois lignes d'autobus y sont offertes. La première, la ligne 97, est une ligne de quartier qui dessert les secteurs de Buckingham et de Masson-Angers[M 3]. Elle emprunte l'autoroute Guy-Lafleur pour rejoindre la station Lorrain[P 7], située à Templeton dans le secteur de Gatineau, qui constitue le point d'entrée du Rapibus, un corridor bidirectionnel réservé aux autobus[M 4]. Deux autres lignes (95 et 98) sont offertes à Buckingham dans les périodes de pointe et se rendent jusqu'au centre-ville d'Ottawa[P 8],[M 3].

Le corridor du Rapibus ne se rend présentement pas jusqu'au secteur de Buckingham. La STO envisage à long terme le prolongement du couloir jusqu'à celui-ci, mais une décision n'a pas encore été prise à cet effet[P 9].

Depuis l'été 2021, la STO offre un service de transport à la demande dans les secteurs de Buckingham et de Masson-Angers[P 10]. Ce service permet aux voyageurs de partager un taxi et de rejoindre la station Lorrain pour correspondre avec le réseau régulier d'autobus du reste de la ville[M 5].

Réseau cyclable

Buckingham compte plusieurs pistes cyclables intégrées au réseau de la ville de Gatineau. Les trois plus importantes sont situées le long des principaux axes routiers du secteur. La première d'entre elle, aménagée sur les terrains de la compagnie James Maclaren[M 6], longe l'avenue de Buckingham (R-315) et rejoint le chemin Montréal Ouest (R-148) dans le secteur de Masson-Angers[M 7]. La deuxième, le sentier du Lièvre Est, suit la rive est de la rivière du Lièvre et traverse celle-ci pour atteindre sa rive ouest, près de l’intersection des rues Maclaren Ouest et Georges[M 6],[M 7]. La troisième, le sentier du Lièvre Ouest, prolonge le précédent en longeant une partie de la rue Georges. Un projet de prolongement vise à relier le sentier au chemin Montréal Ouest dans le secteur de Masson-Angers, permettant ainsi de compléter la boucle avec la première piste[P 11].

Toponymie

Le secteur de Buckingham et la ville qui l'a précédé, tiennent ce nom du canton dans lequel la ville a pris naissance. Certains estiment que le toponyme Buckingham a été choisi par les arpenteurs et fonctionnaires souhaitant reproduire le modèle britannique sur le plan toponymique et ainsi constituer une « petite Angleterre » au Québec. C'est dans ce contexte que sont attribués des toponymes britanniques — comme Buckinghamshire, Devon et Dorchester — aux circonscriptions électorales de la première législature du Bas-Canada[b 2]. Le nom de Buckingham pourrait ainsi faire référence à la ville éponyme, située dans le comté du Buckinghamshire, en Angleterre[a 1].

Le toponyme désignant le canton de Buckingham est attesté dès par les arpenteurs Samuel Gale et Jean-Baptiste Duberger. Ces derniers se réfèrent alors à une carte dessinée en par Patrick Mc Niff, intitulée A Survey of Part of the Ottawa River Fronting the Townships of Chattham, Grenville, Coermarthen, Norfolk, Suffolk and Buckingham[b 3]. Cette utilisation antérieure à la première législature du Bas-Canada pousse l'historien Pierre Louis Lapointe à penser que le choix de ce nom est plutôt le fruit d'une marque d'amiration pour William Pitt, premier ministre de Grande-Bretagne de à , dont le cousin, George Nugent-Temple-Grenville, est nommé marquis de Buckingham en [b 2].

Histoire

Premiers occupants

Carte représentant le territoire des Oueskarini lors de la première moitié du XVIIe siècle.

Très peu d'informations sont connues à propos des premiers occupants du territoire de Buckingham et de la Basse-Lièvre. Samuel de Champlain, sur sa carte de , décrit la région de la rivière du Lièvre comme étant occupée par les Oueskarini[b 4], soit le « peuple du chevreuil » en langue algonquine[P 12]. Ce peuple semi-nomade[P 12] — baptisé « Petite Nation » par les Français et « Quieunontatetonon » par les Hurons-Wendat — occupe également le territoire traversé par la rivière de la Petite Nation et la rivière Rouge[b 4].

À la suite de leurs contacts avec les colons européens, les Oueskarini, comme leurs cousins algonquins, délaissent leur mode de vie traditionnel et adoptent des produits européens. Au cours du XVIIe siècle, ils sont décimés par le choc bactériologique résultant de leurs contacts avec les colons et sont chassés de leur territoire par les Kanien'kehá:ka[b 5]. Ce n'est qu'à partir de la fin du XVIIIe siècle qu'ils recommencent à exploiter leur territoire de chasse traditionnel. Ils doivent alors faire face aux Métis et aux Haudenosaunee qui ne reconnaissent pas leurs droits ancestraux dans la région[b 6].

Période coloniale

Régime français

En , Samuel de Champlain remonte la rivière des Outaouais jusqu'à l'île aux Allumettes et en recense les principaux affluents, telle que la rivière du Lièvre. Dès les débuts de la Nouvelle-France, la Basse-Lièvre, comme le reste de l'Outaouais, joue un rôle important dans le commerce des fourrures, au cœur des échanges commerciaux avec l'Europe. Le castor, particulièrement, connaît une forte demande en Europe en raison de ses qualités de feutrage. La valeur qui y est associée suscite une ruée vers cette ressource. Dans ce contexte, la région voit le passage de coureurs des bois et d'interprètes[b 7].

Au cours du XVIIe siècle, une série de conflits oppose les Français aux Haudenosaunee. La rivière des Outaouais passe alors sous l'influence de ces derniers. Par conséquent, la rivière du Lièvre devient l'un des cours d'eau empruntés pour la contourner, avec les rivières Coulonge, Désert, Gatineau et Saint-Maurice. La Gatineau, la Lièvre et le Saint-Maurice prennent leur source à une courte distance les unes des autres, ce qui rend possible le portage entre celles-ci après les avoir remontées[b 8].

Sous le régime français, l'Outaouais et la Basse-Lièvre ne font pas l'objet de colonisation, puisque les marchands de fourrures de Montréal s'y opposent, craignant l'arrivée de concurrents potentiels. Ainsi, la région est réservée à la traite des fourrures jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, même après la conquête de la Nouvelle-France par la Grande-Bretagne[b 9]. Il n'est toutefois pas possible de prouver l'existence de postes de traite ou d'avant-postes en amont de la rivière du Lièvre[b 8].

Concession des terres et colonisation

La carte Plan of part of the province of Lower Canada (1795) des arpenteurs Gale et Duberger, sur laquelle apparaît le canton de Buckingham.

Le traité de Paris de confère aux Britanniques la propriété de toutes les terres publiques du Canada. Ainsi, à l'exception de la seigneurie de la Petite-Nation, l'ensemble de l'Outaouais devient possession da la couronne Britannique. La région est dès lors assujettie aux modes de concession établis par le gouvernement, qui varient au cours de la période de à . À partir de , la division des terres publiques est réalisée en cantons, comme le prévoit l'article 32 de l'Acte constitutionnel[b 10]. Dès , le toponyme Buckingham apparaît sur une carte de Patrick Mc Niff pour désigner l'un des cantons situés sur la rive nord de la rivière des Outaouais. Il en est de même sur la carte des arpenteurs Samuel Gale et Jean-Baptiste Duberger, dressée en [b 11].

En , William Fortune, un loyaliste ayant servi l'armée britannique durant la guerre d'indépendance des États-Unis comme guide, capitaine, et colonel de milice, demande au gouvernement l'autorisation d'arpenter le canton de Buckingham et de s'y établir comme « chef de canton » avec ses partenaires. Le , ils se voient accorder un quart du canton, correspondant à 12 000 acres. Dès cette acquisition, William Fortune et ses associés, à l'exception de deux d'entre eux, cèdent à d'autres les lots obtenus. La presque totalité de ces derniers sont acquis par Joseph Bigelow, qui les cède à son tour à son lointain parent, Levi Bigelow, le [b 12]. Ce dernier, qui a l'intention d'établir une colonie agricole sur les rives de la rivière du Lièvre[b 13], est dès lors le plus grand propriétaire terrien du canton de Buckingham[b 14].

Ce n'est qu'en que Levi Bigelow s'installe dans le canton de Buckingham pour s'y construire, avant de débuter ses travaux de défrichement le suivant. En juillet de la même année, Baxter Bowman (en) arrive à Buckingham pour débuter la construction d'une scierie — qui est en opération à partir de — ainsi que d'un moulin à farine en . La scierie de Bigelow, quant à elle, débute ses opération en . À la suite de l'arrivée de Bigelow et Bowman, la population du canton et du site du futur village de Buckingham augmente considérablement[b 13].

En , à la mort de Bowman, James Maclaren rachète l’entreprise forestière du défunt. Maclaren, un Ontarien d'origine écossaise, œuvre alors déjà dans le commerce du bois. En effet, son frère John et lui se sont lancés en affaires dans ce domaine en , en achetant un moulin à bois dans le secteur de Wakefield[c 3]. Ainsi, disposant d’un bon bagage de connaissances dans ce domaine, James Maclaren fait croître son entreprise[c 3]. À sa mort, ses fils prennent la relève en étendant leurs activités commerciales vers l’industrie des pâtes et papiers et vers celle de l’hydroélectricité[a 2].

La naissance de Buckingham

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Buckingham subit de nombreux changements en ce qui a trait à ses infrastructures, sa population, son économie et sa politique. Elle est d'abord un village et, dans les années , le maire George Larkin Parker fait attribuer à Buckingham son statut de ville[a 2]. C’est ainsi que cette dernière devient le « centre administratif, politique et économique de la vallée de la Lièvre »[O 1].

Politique et administration

Village, puis ville de Buckingham (1855-2001)

Le premier conseil municipal est formé en [d 1]. Le premier hôtel de ville de Buckingham, quant à lui, est construit au début des années 1900. L’administration publique de la ville s’y exerce jusqu’en , puis elle déménage dans le nouvel hôtel de ville[a 3].

Le paysage politique de la ville est bouleversé à deux reprises par le biais de fusions municipales. La première se déroule le . Les villes de Buckingham et de Masson, les villages d'Angers, de L'Ange-Gardien, de Notre-Dame-de-la-Salette, les municipalités du canton de Buckingham, de Buckingham-Sud-Est et de Buckingham-Ouest fusionnent pour former la ville de Buckingham. En , un vent de mécontentement pousse plusieurs anciennes municipalités à se détacher de la nouvelle entité municipale pour former les villes de Masson-Angers, L'Ange-Gardien et Notre-Dame-de-la-Salette.

Liste des maires successifs de Buckingham de 1867 à 2001
Nom Période de fonction Notes
Début Fin
James Wilson 1867 1871
McPherson LeMoyne 1872 1873
Avec les modifications au code municipal en 1873, les élections se tiennent dorénavant aux deux ans et ce sont les conseillers municipaux qui choisissent le maire[b 15].
John Cosgrove 1876 Le maire LeMoyne étant endetté, Cosgrove est choisi pour le remplacer[b 15].
H. H. Sauvé 1877 1878
James Maclaren 1879 1882
À partir de 1883, les élections se tiennent désormais annuellement, à la suite desquelles les conseillers municipaux choisissent le maire parmi l'un d'entre eux[b 15].
H. H. Sauvé 1883 Il meurt en fonction en [b 16].
James Maclaren 1887 Il est choisi pour remplacer le maire Sauvé à la suite de sa mort[b 16].
George Lakin Parker 1887 1892
Le , Buckingham est incorporée en tant que ville[b 16].
William J. MacKenzie 1893 1893
En 1894, des amendements sont apportés à la charte de la ville : le maire est désormais élu directement par la population[b 16].
James Martin 1894 1895
Alexander Maclaren 1896 1897
John Cosgrove 1898 1899
Palma Lahaie 1900 1901
John Edward Vallilee 1902 1906
William H. Kelly 1907 1908
Aristide M. LaPierre 1909 1910
En 1911, la charte de la ville est à nouveau modifiée : les élections du maire et des conseillers ont désormais lieu aux deux ans[b 17].
John F. Higgenson 1911 1918
Désiré Lahaie 1918 1926
Frederick C. Dunscombe 1926 1928
Aristide M. LaPierre 1928 1930
Wolfe Joseph Costello 1930 1932
Philoxime Alphonse Fournier 1932
Philias Matte
Elzéar Malette
Philias Matte
Arthur Latour
Reginald Cameron Il démissionne le [M 8].
Ulysse Tremblay
Roger D'Aoust
Le , les villes de Buckingham et de Masson, la municipalité de Notre-Dame-de-la-Salette, les municipalités de canton de Buckingham, Buckingham Partie-Ouest et Buckingham-Partie-Sud-Est, la municipalité de paroisse de L'Ange-Gardien et le village d'Angers fusionnent pour former la nouvelle ville de Buckingham. Ce regroupement est surnommé le « Grand Buckingham »[M 9].
Roger D'Aoust À la suite du regroupement, il est porté à la tête du conseil provisoire[M 8].
Reginald William Scullion Employé de la fonction publique fédérale[P 13], il occupe d'abord le poste de conseiller municipal de jusqu'à son élection à la mairie. Il meurt en fonction le [M 8].
Le , Angers, Buckingham-Partie-Sud-Est et Masson se détachent de Buckingham pour former la nouvelle ville de Masson (renommée Masson-Angers en )[2], tandis que Buckingham (ancienne municipalité de canton), Buckingham Partie-Ouest et L'Ange-Gardien font de même pour former la nouvelle municipalité de L'Ange-Gardien[3]. Notre-Dame-de-la-Salette retrouve aussi son autonomie[M 9].
Jacques Lareau À la suite de la mort du maire Scullion, Lareau est choisi par les conseillers pour le remplacer[M 8].
Jocelyne Houle Elle est la dernière mairesse de la ville de Buckingham[M 8].
Le , les villes d'Aylmer, Buckingham, Hull, Gatineau et Masson-Angers fusionnent pour former la nouvelle ville de Gatineau[M 9].

Au sein de la ville de Gatineau (depuis 2002)

Emplacement du district de Buckingham au sein de la ville de Gatineau.

Lors de la fusion municipale du des villes d'Aylmer, Buckingham, Gatineau, Hull et Masson-Angers, chacune d'entre elles devient un secteur administratif de la nouvelle ville de Gatineau[d 2]. Celle-ci est alors divisée en 17 districts électoraux, chacun représenté par un conseiller municipal[M 10]. Depuis la dernière révision de la carte électorale (), la ville compte 19 districts, pour tenir compte de sa croissance démographique[M 11].

Le secteur de Buckingham est entièrement compris dans le district du même nom, qui inclut également une partie du secteur de Masson-Angers, au nord de ce dernier[M 12]. Depuis le , Edmond Leclerc représente le district de Buckingham au conseil municipal de Gatineau[P 14].

Éducation

L'école secondaire Hormisdas-Gamelin accueille près de 1 700 élèves du secteur et des localités environnantes.

Les établissements scolaires francophones de Buckingham relèvent du Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées, qui compte son centre administratif dans le secteur[P 15]. L'enseignement préscolaire et primaire y est offert dans quatre établissements francophones, les écoles du Boisé, Monseigneur Charbonneau, Saint-Laurent et Saint-Michel[P 16]. L'enseignement secondaire, quant à lui, est offert à l'école secondaire Hormisdas-Gamelin, qui compte près de 1 700 élèves en [P 17]. Cette dernière dessert également les résidents des localités à proximité de Buckingham, comme le secteur de Masson-Angers et la municipalité de L'Ange-Gardien[P 18]. Le secteur de Buckingham accueille aussi un pavillon du centre de formation professionnelle Innovation Outaouais[P 19].

Buckingham compte un établissement scolaire anglophone, l'école primaire de Buckingham (Buckingham Elementary School, en anglais)[P 20], relevant de la Commission scolaire Western Québec, mais ne compte pas d'école secondaire anglophone. La plus proche, l'école Hadley Junior & Philemon Wright High School, se situe dans le secteur de Hull[4].

Il n'y a pas d'établissement d'enseignement supérieur dans le secteur de Buckingham. En revanche, des institutions collégiales sont présentes dans d'autres secteurs de la ville de Gatineau, comme le Cégep de l'Outaouais et le Cégep Heritage College, respectivement les seuls cégeps francophone et anglophone publics en Outaouais[5],[6]. En ce qui a trait à l'enseignement universitaire, l'Université du Québec en Outaouais compte deux pavillons dans le secteur de Hull[5].

Population et société

Évolution démographique

Évolution démographique de Buckingham depuis 1861
1861 1871 1881 1891 1901 1911 1921 1931
1 191[O 2]1 301[O 3]1 479[O 4]2 239[G 3]2 936[G 4]3 854[G 5]3 835[G 6]4 638[G 7]
1941 1951 1956 1961 1966 1971 1976 1981
4 516[G 8]6 129[G 9]6 781[G 10]7 421[G 11]7 227[G 12]7 304[G 13]14 328[G 14],[N 1]7 992[G 15]
1986 1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021
8 620[G 16]10 548[G 17]11 678[G 18]11 668[G 19]11 414[G 20]12 050[M 13]12 220[M 13]12 795[M 13]


Histogramme de l'évolution démographique de Buckingham depuis 1861
(Sources : de 1861 à 1881 : André P. Joyce, avec les informations des recensements du Canada ; de 1891 à 2006 : recensements du Canada ; à partir de 2011 : ville de Gatineau, avec les informations des recensements du Canada)[N 2]

Médias

La presse imprimée apparaît d'abord en anglais à Buckingham, avec la fondation du Buckingham Post en . C'est en qu'est créé le premier journal local francophone, le Bulletin de Buckingham, pour pallier le manque d'information en français dans la région[P 12]. La presse écrite locale est ensuite représentée par des périodiques comme le Journal Les 2 Vallées et L’info de la Basse-Lièvre, qui couvrent l'actualité de Buckingham, de Masson-Angers et de certaines localités des MRC des Collines de l'Outaouais et de Papineau[7]. Ces deux publications connaissent toutefois des difficultés financières et suspendent leurs activités respectivement en [P 21] et [P 22].

Économie

Bien que l’économie de la ville de Buckingham s’est diversifiée au fil du temps, elle fut d’abord basée sur l’agriculture et l’industrie du bois. Ensuite, elle se tourna vers l’industrie forestière et minière[c 2]. Les citoyens de la ville travaillaient comme bucherons, draveur et mineurs au sein des installations de la compagnie de la famille Maclaren et dans les différentes mines de phosphate qui étaient exploitées à l’époque[d 1].

Avec l’expansion que firent prendre les fils de James Maclaren à l’entreprise familiale, à la suite de la mort du patriarche en 1892, on vit apparaître des barrages hydroélectriques et une usine de pâtes et papiers, ce qui occasionna une augmentation de la main-d’œuvre au sein de cette entreprise. C’est pourquoi on souligne constamment l’importance de la famille Maclaren au sein du développement économique de Buckingham[d 1].

Enfin, un autre facteur important du développement économique de cette ville fut l’arrivée sur son territoire des installations de la compagnie de produits chimiques ERCO Ltée, jadis appelée « Electric Reduction Company », fondée en 1897[8],[a 4]. Toujours présente sur le bord de la rivière de la Lièvre et toujours en activé aujourd’hui, l'usine qui produit du chlorate de potassium et du phosphate de sodium fut, dans les années 1990, considérée comme l’un des plus importants employeurs de Buckingham[d 3].

Culture locale et patrimoine

Patrimoine bâti

Le patrimoine bâti de la ville de Buckingham regorge de sites et de bâtiments anciens qui, par leurs styles et leurs architectures, complémentent l’histoire de la ville. Certains n’existent plus que sur des photographies d’archives, toutefois, plusieurs édifices et bâtiments sont toujours présents et occupés. En voici quelques exemples :

  • Le collège Saint-Michel fut un établissement scolaire réputé à l’époque. Fondé en 1896, ce dernier fut remplacé par un nouveau bâtiment en 1956. Ce dernier est toujours présent aujourd’hui et ses locaux servent maintenant d’école primaire[a 5].
  • L’hôtel Alexandra, pour sa part, date de 1931[d 3]. Il est toujours présent sur l’avenue de Buckingham et ses locaux sont occupés par un bar et une boîte de nuit.
  • L’édifice McCallum-Lahaie est situé au coin de l’avenue de Buckingham et de la rue Joseph. C’est dans cet édifice qu’ont eu lieu, en 1906, les rencontres des employés de la compagnie de la famille Maclaren en vue de former un syndicat[d 3]. L’édifice est présentement occupé par un magasin de sport appelé Sports Experts.
  • L’église Saint-Grégoire de Nazianze, située sur la rue Maclaren Est, date de 1887. En 1920, elle fut la proie des flammes, mais elle fut reconstruite en 1923[d 3].
  • Le débarcadère situé tout près de la frontière entre le secteur de Buckingham et la municipalité de L’Ange-Gardien demeure un site important pour la ville de Buckingham puisque c’est à cet endroit que les bateaux à vapeur de l’époque partaient pour remonter la rivière de la Lièvre vers d’autres municipalités. Aujourd’hui, il est possible de s’y rendre et d’y observer l’épave d’un bateau à vapeur de l’époque, le vapeur George-Bothwell[d 4].

Personnalités liées à Buckingham

Buckingham est le lieu de naissance de plusieurs personnalités, parmi lesquelles :

D'autres personnalités, sans y être nées, ont vécu à Buckingham. C'est le cas de Paul St-Pierre Plamondon (), avocat, homme politique et chef du Parti québécois depuis [P 28].

Identité visuelle

Héraldique

Les armoiries de la ville de Buckingham sont conçues par le Collège canadien des armoiries de Montréal[M 14]. Elle sont utilisées jusqu'à la fusion municipale du lors de laquelle Buckingham devient un secteur de la ville de Gatineau.

Virtute et industria

L'écu de Buckingham se blasonne ainsi :

De sinople au pal écoté d'argent chargé d'une croix pattée-fichée de sable et accosté de deux abeilles d'or, au chef ondé parti de gueules et de sable, au cygne atterrissant d'argent colleté d'une couronne d'or brochant sur la partition[N 3].

Les armes de Buckingham sont inspirées de celles de la ville éponyme du comté du Buckinghamshire, en Angleterre, dont elle tire son nom. En Angleterre, le cygne des armes de Buckingham broche sur une partition noire et rouge; les couleurs sont donc interverties pour marquer une différence. Le chef ondé représente la rivière du Lièvre, tandis que le pal évoque l'industrie du bois, qui a joué un rôle central dans le développement de la ville. La croix noire symbolise le saint patron de la paroisse Saint-Grégoire-de-Naziance, alors que les deux abeilles ornant les armes illustrent la devise de la ville, Virtute et industria (« Vertu et labeur »)[M 14].

Logotype

Logotype de Buckingham de 1996 à 2001.

Le , un logotype est adopté par le conseil municipal de Buckingham. Celui-ci est composé d'un ensemble architectural qui vise à établir un lien entre le « passé, le présent et l'avenir de Buckingham ». Les lignes courbes sur lesquelles il repose symbolisent les deux rives de la rivière du Lièvre, tandis que la feuille et l'eau évoquent la « qualité du milieu de vie et la nature ». Le bourgogne symbolise la « notoriété conférée à la ville », alors que le vert représente l'« invitation au calme et au repos ». Le logotype vise à traduire l'équilibre entre ces deux éléments et à exprimer un « regard nettement orienté vers l'avenir »[M 15].

Notes et références

Notes

  1. En 1975, les villes de Buckingham et de Masson, la municipalité de Notre-Dame-de-la-Salette, les cantons de Buckingham, Buckingham-Partie-Sud-Est et Buckingham-Partie-Sud-Ouest, la paroisse de L'Ange-Gardien et le village d'Angers sont fusionnés pour former la ville de Buckingham. Le , la ville de Masson (avec le village d'Angers), de même que les municipalités de Notre-Dame-de-la-Salette et de L'Ange-Gardien, se détachent de Buckingham[M 9].
  2. L'année de recensement 1976, lors de laquelle l'ancienne ville de Masson, l'ancienne municipalité de Notre-Dame-de-la-Salette, les anciennes municipalités de cantons de Buckingham, Buckingham-Partie-Sud-Est et Buckingham-Partie-Sud-Ouest, l'ancienne paroisse de L'Ange-Gardien et l'ancien village d'Angers font partie de Buckingham, n'est pas représentée dans l'histogramme à des fins de représentativité.
  3. Le blasonnement original présente des divergences par rapport aux armoiries historiquement utilisées par la ville. Des correctifs ont été apportés afin de le rendre conforme. Le blasonnement original se présente comme suit : « De sinople, au pal ecoté d’argent chargé d’une croix pattée-fichée de sable, à dextré et senestré de deux abeilles d’or; au chef ondé, parti de gueules et de sable au cygne d’argent, colleté d’une couronne d’or, brochant sur le tout. »[M 14]

Références

Ouvrages

  • André P. Joyce, Buckingham, son histoire, son patrimoine : finales régionales des Jeux du Québec à Buckingham, janvier 28, 1983 — février 6 , 1983, 1982 :
  1. Joyce 1982, p. 18.
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Articles de presse

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Autres références

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Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Documentaire

  •  La Longue Saga de Buckingham, Michel Pilotte (auteur), Jean-François Joanisse (réalisateur) sur Télévision communautaire de la Basse-Lièvre (, 102 minutes).

Articles connexes

Liens externes