Consonne roulée bilabiale voisée

Consonne roulée bilabiale voisée
Symbole API ʙ
Numéro API 121
Unicode U+0299

X-SAMPA B\
Kirshenbaum b<trl>

La consonne roulée bilabiale voisée est un son consonantique assez peu fréquent dans les langues parlées. Le symbole dans l'alphabet phonétique international est [ʙ]. Ce symbole représente un b en petite capitale.

Caractéristiques

Voici les caractéristiques de la consonne roulée bilabiale voisée.

  • Son mode d'articulation est roulée, ce qui signifie qu’elle est produite par la vibration de l'organe d'articulation.
  • Son point d’articulation est bilabial, ce qui signifie qu'elle est articulée avec les deux lèvres.
  • Sa phonation est voisée, ce qui signifie que les cordes vocales vibrent lors de l’articulation.
  • C'est une consonne orale, ce qui signifie que l'air ne s’échappe que par la bouche.
  • C'est une consonne centrale, ce qui signifie qu’elle est produite en laissant l'air passer au-dessus du milieu de la langue, plutôt que par les côtés.
  • Son mécanisme de courant d'air est égressif pulmonaire, ce qui signifie qu'elle est articulée en poussant l'air par les poumons et à travers le chenal vocatoire, plutôt que par la glotte ou la bouche.

Glyphe

Symbole dans l’AGLC.

Dans l’alphabet phonétique international, cette consonne est représentée avec une petite capitale b ‹ ʙ › et sa consonne équivalente sourde, la consonne roulée bilabiale sourde, avec une rond souscrit ‹ ʙ̥ ›.

Le rhô ‹ ρ › a parfois été utilisé pour représenter la consonne roulée bilabiale voisée, par R.-M. S. Heffner dans General phonetics en 1950[1].

Dans l’alphabet général des langues camerounaises (AGLC), le symbole phonétique et le graphème recommandée pour la consonne roulée bilabiale sourde

En français

Le français ne possède pas le [ʙ]. Il peut ressembler, à un locuteur francophone, à un grelottement, parfois transcrit brrrrr (qu'on utilise en français sous forme d'interjection avec seulement un mouvement des lèvres).

Autres langues

En mangbetu la consonne roulée bilabiale voisée /ʙ/ est différenciée de la sourde /ʙ̥/.

Plusieurs langues de Malekula (Vanuatu) ont [ᵐʙ], une consonne roulée bilabiale prénasalisée, par exemple dans le mot [ᵐʙue] (« cochon ») en unua. On trouve également cette consonne en uripiv, en ninde (ou labo), en na’ahai (ou malfaxal) et en avava (ou katbol)[2]. En nahavaq, c’est un allophone de /ᵐbʷ/ et /ᵐbʲ/ devant /u/[3].

L’amuzgo a [ᵐʙ], une consonne roulée bilabiale prénasaliée uniquement dans le mot ‹ xambuuꞌ › [ ʃɑ¹ʙ¹], et le zapotèque de l’Isthme a [ʙ], une consonne roulée bilabiale, uniquement dans le mot ‹ berenbŕ › [berenʙ], tous deux signifiant « fourmi-lion »[4].

Notes et références

  1. Heffner 1950.
  2. Dimock 2005, p. 18–20
  3. Dimock 2009, p. 21–22
  4. Suarez 1983, p. 46.

Bibliographie

  • (en) Laura Dimock, « The bilabial trill in Unua », Wellington Working Papers in Linguistics, vol. 17,‎ , p. 17–33 (ISSN 1170-1978, lire en ligne)
  • (en) Laura Gail Dimock, A Grammar of Nahavaq (Malakula, Vanuatu), Victoria University of Wellington, , 288 p. (lire en ligne)
  • (en) Roe-Merrill Secrist Heffner, General phonetics, (lire en ligne)
  • (en) Kenneth S. Olson, « The nonexistence of the plain bilabial trill phoneme », Proceedings of the Linguistic Society of America, vol. 7, no 1,‎ (DOI 10.3765/plsa.v7i1.5239 Accès libre)
  • (en) Jorge A. Suarez, The Mesoamerican Indian Languages, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-22834-3)

Voir aussi