Graphe de Kneser
Graphe de Kneser | |
![]() Le graphe de Kneser KG5,2, isomorphe au graphe de Petersen | |
Notation | KGn,k |
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Nombre de sommets | |
Distribution des degrés | régulier de degré |
Diamètre | |
Nombre chromatique | n-2k+2 |
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En théorie des graphes, les graphes de Kneser forment une famille infinie de graphes. Le graphe de Kneser KGn,k est un graphe simple dont les sommets correspondent aux sous-ensembles à k éléments d'un ensemble à n éléments. Deux sommets sont reliés s'ils correspondent à des sous-ensembles disjoints. Son ordre est donc égal , le nombre de combinaison de k parmi n, et il est régulier de degré .
Histoire
En 1955, le mathématicien Martin Kneser se pose la question suivante : « Si on considère la famille des k-sous-ensembles d'un ensemble de cardinal n, on peut partitionner cette famille en n-2k+2 classes de telle façon qu'aucune paire de k-sous-ensembles dans une classe donnée ne soit disjointe. Est-il possible de partitionner la famille considérée en n-2k+1 classes avec la même propriété ? » Kneser conjecture que ce n'est pas possible et le publie sous forme d'un exercice[1].
En 1978 László Lovász étudie la conjecture de Kneser comme un problème de théorie des graphes[2]. Il introduit les graphes de Kneser puis démontre que le nombre chromatique du graphe KGn,k est égal à n-2k+2, ce qui prouve la conjecture de Kneser[3]. L'approche topologique pour résoudre un problème combinatoire est très novatrice et engendre un nouveau domaine : la combinatoire topologique[4].
Propriétés
Le diamètre d'un graphe de Kneser connexe KGn, k, l'excentricité maximale de ses sommets, est égal à[5] :
Quand , le graphe de Kneser KGn, k est hamiltonien[6]. Il est actuellement conjecturé que tous les graphes de Kneser connexes sont hamiltoniens sauf KG5,2, le graphe de Petersen. Une recherche exhaustive sur ordinateur a révélé que cette conjecture était vraie pour [7],[8].
Quand , le graphe de Kneser est un graphe sans triangle. Plus généralement, bien que le graphe de Kneser contienne toujours un cycle de longueur 4 quand , pour des valeurs de proche de , la longueur du cycle impair le plus court dans le graphe de Kneser est variable[9].
Cas particuliers
- Le graphe de Petersen est isomorphe au graphe KG5,2.
- Le graphe complet Kn est isomorphe au graphe KGn,1.
- En 1980, Hall prouve qu'il existe exactement 3 graphes étant localement le graphe de Petersen[10]. Il s'agit du graphe de Conway-Smith, du graphe de Hall et du graphe de Kneser KG7,2.
Notes et références
- ↑ (en) M. Kneser, « Aufgabe 360 », Jahresber. DMV, vol. 58, (lire en ligne)
- ↑ (en) L. Lovász, « Kneser's Conjecture, Chromatic Numbers and Homotopy », J. Comb. Th. A, vol. 25, , p. 319-324
- ↑ Imre Bárány et Joshua Greene (lauréat 2003 du prix Morgan) ont simplifié la preuve en 2002 : cf. Martin Aigner et Günter M. Ziegler, Raisonnements divins.
- ↑ (en) Mark de Longueville, « 25 years proof of the Kneser conjecture: The advent of topological combinatorics », EMS Newsletter, Southampton, Hampshire, , p. 16-19 (lire en ligne)
- ↑ (en) Valencia-Pabon, Mario; Vera, Juan-Carlos, « On the diameter of Kneser graphs », Discrete Mathematics, vol. 305, nos 1–3, , p. 383–385 (DOI 10.1016/j.disc.2005.10.001)
- ↑ (en) Chen, Ya-Chen, « Kneser graphs are Hamiltonian for n ≥ 3k », Journal of Combinatorial Theory, Series B, vol. 80, , p. 69–79 (DOI 10.1006/jctb.2000.1969, lire en ligne)
- ↑ (en) Shields, Ian Beaumont, Hamilton Cycle Heuristics in Hard Graphs, Ph.D. thesis, North Carolina State University, (lire en ligne)
- ↑ Shields, I. and Savage, C. D. "A Note on Hamilton Cycles in Kneser Graphs." Bull. Inst. Combin. Appl. 40, 13-22, 2004
- ↑ (en) Denley, Tristan, « The odd girth of the generalised Kneser graph », European Journal of Combinatorics, vol. 18, no 6, , p. 607–611 (DOI 10.1006/eujc.1996.0122)
- ↑ Hall, J. I. "Locally Petersen Graphs." J. Graph Th. 4, 173-187, 1980.
Liens externes
- (en) Eric W. Weisstein, « Kneser Graph », sur MathWorld
- (en) « Kneser Graphs », sur PlanetMath