Grey Owl (film)

Grey Owl
celui qui rêvait d'être indien

Titre original Grey Owl
Réalisation Richard Attenborough
Scénario William Nicholson
Musique George Fenton
Sociétés de production Largo Entertainment
Allied Filmmakers
Pays de production Drapeau du Canada Canada
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre drame biographique
Durée 117 minutes
Sortie 1999

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Grey Owl, celui qui rêvait d'être indien (Grey Owl) est un film canado-britannique réalisé par Richard Attenborough et sorti en 1999. Il s'agit d'un film biographique sur le trappeur Archibald Belaney « Grey Owl »

Synopsis

Archibald Belaney, surnommé « Grey Owl », est un trappeur mi-Apache mi-Écossais basé au Canada. Il écrit dans des revues pendant les années 1930. Une jeune Iroquoise, Pony, lui demande de lui enseigner le mode de vie de ses ancêtres.

La sensibilité de Pony à l'égard des animaux fait prendre conscience à Archie de la fragilité de la nature et du danger que représente l'extinction des castors pour l'équilibre écologique. Il abandonne donc la chasse, écrit une autobiographie, travaille comme guide, puis comme gardien de la réserve du lac Ajawaan, dans le parc national de Prince Albert.

Son autobiographie rencontre un grand succès, et il part faire une tournée de conférences en Angleterre après avoir épousé Pony. Entre deux conférences, il va saluer sa famille : il s'avère qu'il est Anglais et qu'il a poursuivi son rêve d'enfance en allant vivre avec les Amérindiens, au point de se faire passer pour l'un d'eux.

À son retour au Canada, il retrouve Pony et lui révèle son passé. Il est ensuite accepté par les Amérindiens en tant que « celui qui suit son rêve » au cours d'un pow wow.

Son secret est découvert par un journaliste. Archie le convie à sa dernière conférence au cours de laquelle il se dépouille de son costume d'Amérindien et plaide pour la conservation de la nature. Puis, il se retire dans sa cabane et meurt deux ans plus tard. Le journaliste garde pour lui la véritable identité d'Archie « Grey Owl » et ne la révèle qu'après sa mort.

Fiche technique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.

Distribution

Production

Cabane d'Archie « Grey Owl », sur le lac Ajawaan.

Le film a été tourné en 1998, alors que Pierce Brosnan était en contrat avec EON Productions pour le tournage des James Bond. Le tournage de Grey Owl a eu lieu entre ceux de Demain ne meurt jamais et Le monde ne suffit pas[réf. nécessaire].

Lieux de tournage

Sortie et accueil

Distinctions

Le film a reçu le prix Génie des meilleurs costumes (Best Achievement in Costume Design) en 2000.

Commentaires

Personnalité qui a inspiré le film

Le film est basé sur un fait vécu. Le véritable Grey Owl était Archibald Belaney. On peut visiter la cabane où il a vécu au Parc national de Prince-Albert en Saskatchewan. Grey Owl a contribué de façon importante au Service des parcs nationaux du Canada en faisant la promotion des pratiques de conservation. Il a acquis une renommée internationale grâce à ses films, ses écrits et ses conférences sur les espèces sauvages. Les animaux faisaient littéralement partie de la cabane, qui était aussi appelée cabane des castors[réf. nécessaire].

Des omissions historiques qui biaisent en partie le film

En fait, Grey Owl et Anahareo qui vivaient en Abitibi, au Québec, ont décidé de se rendre au Témiscouata, plus précisément à Cabano pour y vivre au moins trois ans, de l'autre côté du lac, à la montagne du "Fourneau" (et de là jusqu'à Métis Beach). Grey Owl et Anahareo allaient naturellement à Cabano pour le nécessaire. Ils ont côtoyé bien des gens et avaient une vie sociale via les amis, les services et les commerces qui s'y trouvaient. Ainsi, c'est au Témiscouata que l’Office national du film du Canada tourna en collaboration avec Parcs Canada deux courts métrages en 1928 dont « Le peuple des castors », dans lequel figurent Grey Owl et Anahareo, les montrant avec les deux castors (Mac Ginnis et Mac Ginty) qu’ils ont adoptés, apprivoisés et élevés après que leur mère fut tuée. Ces films eurent beaucoup de succès aux États-Unis et en Grande-Bretagne contribuant à la grande célébrité de Grey Owl. À Cabano, Mgr Jean-Phillippe Cyr (curé dès lors et cinéaste) a fait un court métrage sur Grey Owl que l'on peut visionner à la Cinémathèque québécoise à Montréal[réf. nécessaire].

Jamais le film a fait mention de cet important passage de Grey Owl et de son épouse Anahareo au Québec.

- Une exposition d'envergure nationale tenue au Fort Ingall à Cabano (Québec)

De plus, c'est un chercheur universitaire natif de Cabano, Pierre Bérubé, qui après une recherche saillante avec son équipe de chercheurs, présenta en au Fort Ingall à Cabano, une exposition permanente sur la vie et les réalisations de Grey Owl[1]. C'est avec l'appui financier et le patronage du Conseil des arts du Canada que l'événement s'est réalisé. Et c'est Anahareo, elle-même, venue de Colombie-Britannique, qui a inauguré l'exposition. Durant ce séjour, elle eut l'occasion de renouer avec bien des gens qui l'avaient connue et de nombreux témoignages et colloques eurent lieu. Anahareo a demeuré chez les parents de Pierre Bérubé qui ont connu le couple durant toutes ces années à Cabano. L’on peut facilement déduire que les sources d'information relatives à la vie et aux expériences du couple dès lors, furent directes et sans fiction.Enfin, en Dawn, sa fille déclare lors d'une conférence à Cabano «...je suis gratifiée de voir les gens qui appréciaient mon père pour les travaux qu'il a fait durant sa vie. »[2] (voir dans Wikipédia "Archibald Belaney (Grey Owl)"

Thèmes récurrents dans le film

Grey Owl (1999) est un film qui présente l'histoire vraie d’Archibald Belaney. Cette œuvre cinématographique aborde plusieurs thèmes en lien avec la réalité de vie des Autochtones, comme la protection du castor, les mariages mixtes et la spiritualité, mais avec quelques différences.

La protection du castor

Archibald Belaney qui aide à nourrir un castor.

L’importance de la nature est un thème important dans le film Grey Owl, mais ce qu’il favorise le plus est la place importante des animaux, surtout du castor. Un peu comme à travers le film, le personnage principal défend le castor et son importance dans la nature. Cet animal est le plus gros rongeur de l’Amérique du Nord et a été beaucoup chassé pour sa fourrure de haute qualité au moment de la traite des fourrures. Cette activité, jusqu’en 1820, fut le premier grand marché au Canada et c’est celle-ci qui permit la colonisation possible. C’est également vers 1820 que la traite des fourrures connait un déclin progressif. Le castor, en plus d'un siècle d'exploitation, a presque été une race en voie d’extinction avec l’arrivée des Européens, car la demande pour la fourrure avait largement augmenté[3]. Vers la moitié du film, le personnage d'Archie Grey Owl dit : « Les castors ont le sens de la famille, comme nous, enfin certains. (…) La race est presque éteinte, il y a trop de trappeurs et pas assez de castors. Quand le castor est parti du Nord, c’est les castors qui ont fait du Nord ce qu’il est aujourd’hui. Ils ont fait leurs barrages en bois pour former les réservoirs où les orignaux vont se nourrir, les rats musqués et les gibiers d’eau. Au printemps, ils ouvrent leur barrage pour laisser l’eau s’écouler. Éliminez le castor et vous brisez la chaîne. ». Le castor est l’animal qui symbolise l’assiduité au travail, le film montre, en parallèle, l’effort et la détermination que les autochtones font pour préserver leur culture[4]. Le film propose une vision positive du castor et valorise sa protection.

La spiritualité

Les Autochtones accordent une grande importance à leurs coutumes, rituels ou leurs mythes. Ils font des danses et des rituels pour les animaux afin de respecter l’héritage symbolique des ancêtres et également pour remercier la terre de leur offrir quelques choses pour vivre. De ce fait, la collectivité a un sentiment de rapprochement entre eux et favorise leur responsabilité envers leurs communautés. Ce qui fait que leurs coutumes sont plus respectés et compris par la communauté[5]. Dans Grey Owl, les Autochtones utilisent l’attrape-rêve, font des danses symboliques, des rituels lorsqu’un animal est tué, etc. Ils dispose l'attrape-rêve près de l’endroit où ils vivent en forêt et les accrochent surtout pour les bébés ainsi que les nouveaux mariés. Selon les traditions autochtones, les mauvais rêves se prennent dans la toile et les bons rêves passent aux travers. Il s'agit d'une façon, pour eux, d’avoir l’esprit tranquille lorsqu’il est le temps de dormir. Archie Grey Owl effectue également un rituel lorsqu’il tue un chevreuil, le film propose cette action pour libérer l’animal de sa mort et pour qu’il repose en paix. C’est également un remerciement envers les êtres supérieurs pour lui avoir permis de se nourrir.

Le mariage mixte

Entre 1813 et 1830, le mariage entre un Français et une sauvagesse commence à poser un problème, car les étrangers voulant un mariage avec eux ne peuvent pas s’établir à Kahnawake, à la suite de la Proclamation royale de 1763 et la Loi sur les Indiens de 1876. Cette loi défend aux non-autochtones interraciaux d'habiter sur un territoire amérindien, ce qui complique les mariages[6]. Le film présente une version différente puisqu’à l’intérieur de celui-ci Archie Grey Owl se marie facilement avec Pony. L’histoire du film se situe dans les années 1930, à une époque où le mode de vie traditionnelle des Autochtones est bousculé par les changements industrielle au Québec. Dans le film, lorsqu’un homme devait quitter sa place en forêt pour un long voyage, il devait marier la femme qu’il fréquentait pour ne jamais briser leur lien. Ils devaient se marier, car ils ont comme perception que s’ils ne le font pas, le temps va filer trop rapidement et ils vont passer à côté de quelque chose d’important. L’œuvre cinématographique présente donc le mariage d’une sauvagesse avec un étranger, mais à l’intérieur de leur tribu, ce qui est plus simple pour eux.

Grey Owl est une œuvre qui s'inspire librement de la réalité autochtones, mais qui ne les présentent pas fidèlement. Le film le montre avec l’attachement au castor, à la spiritualité et l’importance du mariage. Une autre œuvre cinématographique qui peut illustrer la réalité de ceux-ci serait le long métrage documentaire de Richard Desjardins, Le peuple invisible. Il montre la façon dont les Autochtones vivent leur vie en lien avec les changements apportés au Québec.

Annexes

Médiagraphie

  • Hébert, Martin (2009). « Les Indiens, les Mohawks et les Blancs : mise en contexte historique et sociale de la question des Blancs à Kahnawake », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 39, no 1-2, p. 159-171.
  • L. Létourneau, Éric (automne-hiver 2009). « Le patrimoine culturel immatériel dans les programmes de réhabilitation destinés aux peuples autochtones », Criminologie, vol. 42, no 2, p. 153-172.
  • Office national du film du Canada (s.d.). Le peuple invisible (Bande-annonce)[7]
  • Tournier, Jean (1986). « Symbolique animale et traduction », Meta : journal des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 31, no 3, p. 332-349.
  • Université Laval (2006). Grey Owl, les autochtones et la perception environnementale au Canada au début du XXe siècle[8]
  • Sioui-Durand, Yves et Wickham, Philip (1999). « Chasser l’Esprit », Jeu : revue de théâtre, no 92, p. 90-918.

Liens externes

Notes et références

  1. Réal Laberge, « Cabano se souvient de "l'Indien" qui apprit à parler aux castors », Le Soleil,‎
  2. Linda Bérubé, « Au Fort Ingall de Cabano: Un hommage offert à Dawn Grey Owl », Le Touladi,‎ , p. 2
  3. Université Laval (2006). Grey Owl, les autochtones et la perception environnementale au Canada au début du XXe siècle (Consulté le 13 mai 2013).
  4. Tournier, Jean (1986). « Symbolique animale et traduction », Meta : journal des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 31, no 3, p. 332-349.
  5. L. Létourneau, Éric (automne-hiver 2009). « Le patrimoine culturel immatériel dans les programmes de réhabilitation destinés aux peuples autochtones », Criminologie, vol. 42, no 2, p. 153-172.
  6. Hébert, Martin (2009). « Les Indiens, les Mohawks et les Blancs : mise en contexte historique et sociale de la question des Blancs à Kahnawake », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 39, no 1-2, p. 159-171.
  7. http://www.onf.ca/film/peuple_invisible/trailer/Peuple-invisible-bande-annonce (Consulté le 13 mai 2013)
  8. http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/23973/23973.html (Consulté le 13 mai 2013)