Le Festin des dieux (Bijlert)
Artiste | |
---|---|
Date |
1603-1671 |
Type | |
Matériau | |
Dimensions (H × L) |
110 × 104 cm |
Propriétaire | |
No d’inventaire |
1938E261 |
Localisation | |
Inscription |
J. bÿlert. fe |
Le Festin des dieux est un tableau peint par le peintre néerlandais Jan van Bijlert, réalisé vers –. Il se trouve au musée Magnin à Dijon.
Histoire
Le tableau est la propriété de l’État français depuis le legs du collectionneur Maurice Magnin (–) en [1].
Description
L'œuvre représente un banquet ayant lieu sur le mont Olympe pour célébrer le mariage de Thétis, une néréide, et Pélée, roi de Phthie, auquel participent de nombreux dieux de la mythologie gréco-romaine. On peut voir au centre Apollon couronné et tenant une lyre. Dans la partie gauche on peut reconnaître Minerve, Diane, Mars, Vénus et l'Amour et, derrière, Flore, la déesse du printemps. À droite se trouvent Hercule et Neptune, ainsi qu'Éris, reconnaissable à la pomme d'or de la discorde qu'elle a apportée pour se venger de ne pas avoir été invitée. Au premier plan, se tiennent un satyre dansant et Bacchus en train de manger une grappe de raisin[2].
La partie gauche du tableau a été coupée, expliquant l'absence de certains dieux. Cela explique par exemple la présence du paon de Junon, mais pas de la déesse elle-même[2].
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2d/Festin_des_Dieux_de_Jan_van_Bijlert.jpg/181px-Festin_des_Dieux_de_Jan_van_Bijlert.jpg)
Interprétation
Dans la Hollande protestante du XVIIe siècle, les productions de peintures religieuses chrétiennes se font désormais rares. « Dans le contexte de la Réforme, dans lequel la commande pour les temples avait disparu, l'artiste trouva un stratagème pour peindre une Cène christique sous le couvert d'un sujet mythologique »[3]. Apollon auréolé rappelle le Christ entouré de ses apôtres. Vulcain (avec son maillet) occupe la place habituelle de Jean. Tandis que Mars, cuirassé et casqué, occupe celle de Judas, seul face à tous, dos au spectateur, conformément à une convention artistique souvent utilisée pour d'autres tableaux des XVIe et XVIIe siècles représentant la Cène.
Selon le musée Magnin qui conserve le Festin des Dieux : « Cette scène fait aussi référence à Jésus. À l’époque, aux Pays-Bas, les peintures religieuses étaient interdites. Les artistes se servaient donc de la mythologie pour peindre la religion. Et cette œuvre qui a l’air de représenter des héros mythologiques évoque en fait le dernier repas de Jésus avec ses amis. Jésus-Christ est donc représenté sous les traits d’Apollon au centre de la table. Une auréole d’or encadre d’ailleurs son visage. »[4]
Références culturelles
Le tableau trouve une célébrité inédite à la suite d'une polémique mondiale déclenchée par la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de . L'artiste Philippe Katerine grimé en Bacchus interprète Nu, à demi-allongé sur un plateau de fruits et fleurs colorés, disposé en offrande au centre de la longue table de banquet réunissant différents personnages bigarrés (dont plusieurs drag queens), postés derrière lui. D'aucuns interprètent cet extrait comme une référence directe à La Cène de Léonard de Vinci[5], d'autres y voient une référence au Festin des dieux de Jan van Bijlert[6],[7],[8]. Le directeur artistique, Thomas Jolly, a depuis démenti s’être inspiré de La Cène et a confirmé qu’il s'agissait d’une bacchanale[6].
Références
- ↑ « Le Festin des Dieux », notice no 50110001743, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Fiche sur le site du Musée Magnin.
- ↑ Musée Magnin de Dijon, « Audioguides pour adultes » (consulté le ).
- ↑ Musée Magnin de Dijon, « "Le Festin des Dieux", audioguide ».
- ↑ AFP, « La cérémonie d’ouverture des JO de Paris enthousiasme la gauche mais indigne une partie de la droite et de l’extrême droite », Le Monde, (consulté le ).
- M.F.-R. et AFP, « JO : Thomas Jolly s’est-il inspiré de « la Cène » ou du « Festin des dieux » ? », 20 Minutes, .
- ↑ Aude Dassonville, « JO : ce que l’on n’a pas vu de la cérémonie d’ouverture et ce que certains ont voulu voir », Le Monde, (consulté le ).
- ↑ E.A. et AFP, « JO : la Cène « n’était pas mon inspiration », Thomas Jolly défend sa cérémonie d’ouverture », Le Point, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Paul Huys Janssen et Annie Hochart (préf. Emmanuel Starcky), Ian Van Bijlert, "Le Festin des Dieux", Paris, Réunion des musées nationaux, , 6 p. (BNF 35096529, SUDOC 244479798).
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Fiche sur le site du Musée Magnin