Leila Alaoui naît le [1] à Paris[2] d'un couple franco-marocain ; sa mère, Christine, est une photographe française et son père, Abdelaziz Alaoui, un homme d'affaires marocain[3],[4].
Elle grandit à Marrakech à partir de ses six ans[5], résidant dans le quartier de la Palmeraie[3] et suivant une scolarité dans des établissements qui relèvent de l'enseignement français au Maroc : l'école Auguste-Renoir puis le lycée Victor-Hugo[3]. Elle part après étudier la photographie et la sociologie à l'université de la Ville de New York (CUNY), où elle obtient un « Bachelor of Science » (BSc) en photographie[6]. Elle voyage ensuite en Europe et en Amérique avant de se réinstaller au Maroc à partir de 2008, tout en vivant régulièrement à Beyrouth — où elle a ouvert le centre d'art Station dans une usine désaffectée avec son compagnon Nabil Canaan[7] — et à Paris[8].
Mort
Elle est grièvement blessée par balles à la terrasse du Cappuccino le lors des attentats de Ouagadougou[9],[10], au Burkina Faso, où elle réalisait un reportage pour Amnesty International[11]. En raison d'« une défaillance cardiaque due à des complications post-traumatiques, d’après plusieurs témoignages concordants »[12], elle meurt trois jours plus tard[9], à l'âge de 33 ans. Le , son rapatriement est effectué au Maroc[13] et le 20, elle est inhumée au cimetière Al Imam Souhaili de Marrakech[14].
À la suite de son décès, de nombreux hommages lui ont été rendus, au Maroc ou ailleurs : elle a notamment fait la une de magazines marocains comme, en janvier de la même année, l'hebdomadaire Telquel (no 701 ; « Leila Alaoui, 1982-2016 : Nous l'avons tant aimée »)[16], ou en février, les mensuels féminin Femmes du Maroc (no 235 ; « Leila Alaoui : Immortelle »)[17] et masculin VH Magazine (no 146 ; « 1982-2016, Leila Alaoui : Un regard »)[18].
La 6e édition de la Biennale — artistique — de Marrakech, organisée du au , a été dédiée à sa mémoire[19].
Sa famille crée en la Fondation Leila Alaoui dans le but de permettre l'archivage, la conservation et la diffusion de son œuvre ainsi que de porter les valeurs et combats qui étaient les siens[22].
Toujours en 2016, une fresque à son effigie est peinte sur un bâtiment de Grenoble par Snek (Marc-Alexandre Pisicchio)[23].
Le 12 juillet 2021 est inaugurée une fresque monumentale représentant son portrait à Tanger, réalisée par l'artiste Mouad Aboulhanna[26].
Travaux
Les études de Leila Alaoui montrent les réalités sociales[27] et nationales dans un mode d'expression aux confins du documentaire et des arts plastiques[28]. Elle travaillait sur les identités culturelles et les migrations en créant des installationsvidéo, des reportages et des photographies de studio, notamment dans un studio mobile qu'elle installait au plus près des lieux qu'elle voulait illustrer[29].
Sa série Les Marocains[30], inspirée par The Americans de Robert Frank et In The American West de Richard Avedon[31], regroupe des portraits « pris sur le vif, dénués de tout artifice, pour montrer le vrai visage du Maroc »[32].
↑Photographie de 1997 où apparaissent, de gauche à droite : les parents de Leila Alaoui, Bill Willis, Leila Alaoui et Edward Gabriel, ambassadeur des États-Unis au Maroc ; issue de « Bill Willis, l'esthète de Marrakech », Vanity Fair, no 14, (lire en ligne, consulté le )
↑Stéphanie Gaou (propos recueillis par), « Leila Alaoui, l'anthropologue de l'image », Urbain, Tanger, no 15, (lire en ligne)