Maranges (AOC)

Maranges
Image illustrative de l’article Maranges
Vignoble à Dezize-lès-Maranges.

Désignation(s) Maranges
Type d'appellation(s) AOC / AOP
Reconnue depuis 1989
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble de Bourgogne
Sous-région(s) vignoble de la côte de Beaune
Localisation Saône-et-Loire
Climat tempéré océanique à tendance continentale
Sol argilo-calcaire
Superficie plantée 199 hectares (en 2022)[1]
Cépages dominants pinot noir (pour les rouges) et chardonnay (pour les blancs)
Vins produits 91 % rouges et 9 % blancs
Production 8 303 hectolitres par an (moyenne 2017-2021)[1]
Pieds à l'hectare minimum de 9 000 pieds à l'hectare[2]
Rendement moyen à l'hectare maximum 50 à 58 hl/ha en rouge (premiers crus de 48 à 56) et 57 à 64 hl/ha en blanc (premiers crus de 55 à 62)[2]

Le maranges[3] est un vin français d'appellation d'origine contrôlée, produit sur les communes de Cheilly-lès-Maranges, Dezize-lès-Maranges et Sampigny-lès-Maranges, dans le département de Saône-et-Loire.

Cette appellation est la plus méridionale des appellations communales du vignoble de la côte de Beaune.

Histoire

Philippe II le Hardi.

L'existence de Cheilly est attestée dès le Xe siècle, avec mention d'une vigne au XIIIe siècle ; Nicolas Rolin (chancelier du duc de Bourgogne, fondateur des Hospices de Beaune) fut seigneur de Cheilly[4]. Par l'ordonnance du , le duc Philippe le Hardi (qui possédait la seigneurie de Santenay) décida de défendre la qualité des vins de Bourgogne et d'interdire la culture du « très-mauvais et très-deloyaul plant nommez Gaamez », au profit du pinot noir[5]. Cet ordre n'empêche pas le gamay et d'autres cépages d'être massivement cultivés, notamment en-dehors des meilleurs terroirs, produisant des vins de consommation courante.

XIXe siècle

Dans les décennies 1830-1840, la pyrale survint et attaqua les feuilles de la vigne. Elle fut suivie d'une maladie cryptogamique, l'oïdium[6]. De cette époque datent les « sociétés de secours mutuel » dont se dotent Sampigny, Dezize et Cheilly, respectivement fondées en 1837, 1839 et 1850[7]. Les vins produits sur les Maranges, plus tanniques et colorés que ceux des autres vignobles de la côte de Beaune, servent alors de « vins médecins », destinés à leur être mélangés pour les renforcer[8].

Phylloxéra.

Le millésime 1865 a donné des vins aux teneurs naturelles en sucres très élevées et des vendanges assez précoces[9]. À la fin de ce siècle arrivèrent deux nouveaux fléaux de la vigne. Le premier fut le mildiou, autre maladie cryptogamique, le second le phylloxéra. Cet insecte térébrant venu d'Amérique mis très fortement à mal le vignoble[6]. Après de longues recherches, on finit par découvrir que seul le greffage permettrait à la vigne de pousser en présence du phylloxéra.

XXe siècle

Le mildiou provoqua un désastre considérable en 1910. Apparition de l'enjambeur dans les années 1960-1970, qui remplace le cheval. Trois appellations « cheilly-lès-maranges », « dezize-lès-maranges » et « sampigny-lès-maranges »[10] sont crées en 1970, pour être regroupées sous l'appellation maranges par le décret du (en commençant avec la récolte 1988)[11]. Les techniques en viticulture et œnologie ont bien évolué depuis 50 ans (vendange en vert, table de triage, cuve en inox, pressoir électrique puis pneumatique…).

Les 25 et , les Maranges accueillent la fête de la Saint-Vincent tournante, avec décoration, défilé, messe et dégustation dans les différents caveaux d'environ 30 000 bouteilles de plusieurs cuvées communes (chaque vigneron fournissant un peu de sa production) : maranges 1991, maranges 1995, 1er cru Clos des Rois 1992, 1er cru Clos Roussot 1990, 1er cru La Fussière 1989 et du crémant de Bourgogne[12].

XXIe siècle

Avec la canicule de 2003, les vendanges débutèrent pour certains domaines cette année-là à la mi-août, soit avec un mois d'avance, des vendanges très précoces qui ne s'étaient pas vues depuis 1422 et 1865 d'après les archives[9]. Le cahier des charges est modifié en 2009[13] puis en 2011 (plus exigeant sur la richesse minimale en sucre du moût, tout en augmentant le rendement maximum)[2].

Les 24 et , les villages de Cheilly-lès-Maranges, Dezize-lès-Maranges et Sampigny-lès-Maranges accueillent une seconde fois la fête de la Saint-Vincent tournante[14].

Étymologie

Le lieu-dit les « Maranges » désigne le coteau centré sur le clos de la Fussière, au nord de la D136 (la route reliant Dezize-lès-Maranges à Santenay) ; les limites entre les trois communes partagent ce climat (classé en premier cru sous les noms de « La Fussière » et de « clos de la Fussière »), la majorité étant sur Dezize, avec au sud-ouest des parcelles sur Sampigny et toute la partie orientale sur Cheilly. Selon le site d'une des mairies, « le nom Maranges aurait un lien éthymologique avec mer, certainement à cause des nombreux fossiles que l'on retrouve dans le sol sédimentaire du vignoble »[15].

En 1895, Dezize fait une demande administrative pour modifier son nom, officiellement pour ne pas être confondue avec Decize dans la Nièvre ; il s'agit d'imiter de nombreuses communes des côtes de Beaune (Aloxe devenant Aloxe-Corton en 1862, Chassagne-le-Haut Chassagne-Montrachet en 1879, etc.) et de Nuits (Gevrey-Chambertin en 1847, Nuits-Saint-Georges en 1892, etc.). Les trois villages ont donc reçu l'autorisation de rajouter à leur nom celui de leur climat le plus connu : Cheilly et Dezize sont ainsi devenues le Cheilly-lès-Maranges et Dezize-lès-Maranges, suivies par Sampigny-lès-Maranges le [16].

Situation géographique

Géologie et orographie

Le vignoble est exposé sud / sud-ouest. Les sols sont principalement argilo-calcaires.

Climatologie

e climat bourguignon est un climat tempéré océanique à légère tendance continentale. L'influence océanique se traduit par des pluies fréquentes en toutes saisons (avec néanmoins un maximum en automne et un minimum en été) et un temps changeant. L'influence semi-continentale se traduit par une amplitude thermique mensuelle plutôt élevée, se caractérisant par des hivers plus froids avec quelques chutes de neige, et des étés plus chauds que sur les littoraux, avec à l'occasion de violents orages.

En raison de l'actuel changement climatique, les vendanges sont souvent plus précoces de quelques jours (le débourrement, la floraison et la véraison de la vigne se faisant plus tôt)[17].

Pour la ville de Dijon (316 m, située à 66 km), les valeurs climatiques jusqu'à 1990 :

Relevés Dijon ????-1990
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −1 0,1 2,2 5 8,7 12 14,1 13,7 10,9 7,2 2,5 −0,2 6,3
Température moyenne (°C) 1,6 3,6 6,5 9,8 13,7 17,2 19,7 19,1 16,1 11,3 5,6 2,3 10,5
Température maximale moyenne (°C) 4,2 7 10,8 14,7 18,7 22,4 25,3 24,5 21,3 15,5 8,6 4,8 14,8
Précipitations (mm) 49,2 52,5 52,8 52,2 86,3 62,4 51 65,4 66,6 57,6 64,2 62 732,2
Source : Infoclimat : Dijon (????-1990)[18]


Vignoble

Présentation

Le vignoble des Maranges est le plus méridional de la côte de Beaune, situé dans le prolongement de celui produisant le santenay, plus en amont dans la vallée de la Dheune (plus à l'ouest). L'appellation regroupe des vins produits sur les communes de Cheilly-lès-Maranges, Sampigny-lès-Maranges et Dezize-lès-Maranges, mais uniquement sur la zone délimitée par la rivière Cozanne au sud-ouest, la Dheune au sud-est, Santenay à l'est (le long de la limite entre Côte-d'Or et Saône-et-Loire), les bois couvrant la montagne des Trois Croix et le hameau de Borgy au nord, ainsi que Paris-l'Hôpital à l'ouest. Sur la rive gauche de la Cozanne, le vignoble peut produire du maranges (ou maranges côte-de-beaune), du côte-de-beaune-villages et du bourgogne côte-d'or, ainsi que les appellations régionales (bourgogne, bourgogne aligoté, coteaux-bourguignons, bourgogne-passe-tout-grains, crémant de Bourgogne et bourgogne-mousseux) ; sur le rive droite de la Cozanne, le vignoble est limité aux appellations régionales et au bourgogne hautes-côtes-de-beaune (ce dernier pas dans les fonds de vallée)[19].

La surface plantée consacré à l'appellation maranges est en augmentation, passant de 162 hectares au début du XXIe siècle[20], dont 83 hectares classés en premier cru, à un total de 199 ha en 2022, dont 85 en 1er cru[1]. Il produit essentiellement des vins rouges. Début XXIe siècle, la répartition était de 157 hectares dont 82 de 1er cru pour produire du rouge ; une toute petite surface produisait du blanc avec 5,35 hectares dont 1,65 de 1er cru[1]. En volume cela donnait 7 500 hectolitres de vins rouges (dont 3 565 hectolitres de 1er cru) et 250 hectolitres de vins blancs (dont 45 hectolitres de 1er cru)[1].

Une bouteille de maranges.

Lieux-dits

Image externe
Carte de l'aire de production du maranges, indiquant les différents climats

Sont classés en premiers crus les climats suivants :

  • Cheilly-lès-Maranges : les Clos Roussots, la Fussière, Clos de la Boutière ;
  • Dezize-lès-Maranges : la Fussière, Le Croix Moines, le Clos de la Fussière ;
  • Sampigny-lès-Maranges : les Clos Roussots, le Clos des Rois, le Clos des Loyères.

Encépagement

Les cépages autorisés par le cahier des charges de l'appellation pour faire du maranges rouge sont essentiellement le pinot noir N[21] (qualifié de cépage principal), qui peut être complété jusqu'à 15 % avec du chardonnay B, du pinot blanc B ou du pinot gris G[2] (appelé localement pinot beurot). Pour le maranges blanc, le seul cépage autorisé est le chardonnay B.

Le pinot noir est constitué de petites grappes denses, en forme de cône de pin (d'où son nom) composées de grains ovoïdes, de couleur bleu sombre[22]. C'est un cépage délicat, qui est sensible aux principales maladies et en particulier au mildiou, au rougeot parasitaire, à la pourriture grise (sur grappes et sur feuilles), et aux cicadelles[23]. Ce cépage, qui nécessite des ébourgeonnages soignés, a tendance à produire un nombre important de grapillons[23]. Il profite pleinement du cycle végétatif pour mûrir en première époque. Le potentiel d'accumulation des sucres est élevé pour une acidité juste moyenne et parfois insuffisante à maturité. Les vins sont assez puissants, riches, colorés et de garde[24]. Ils sont moyennement tanniques en général.

Le chardonnay sert à faire les vins blancs de l'appellation. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, moins denses que celles du pinot noir, constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré[22]. De maturation de première époque comme le pinot noir, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée. Il débourre un peu avant le pinot noir, ce qui le rend également sensible aux gelées printanières. Les teneurs en sucre des baies peuvent atteindre des niveaux élevés tout en conservant une acidité importante, ce qui permet d'obtenir des vins particulièrement bien équilibrés, puissants et amples, avec beaucoup de gras et de volume[23].

Méthodes culturales

Pied de vigne taillé en guyot simple : une baguette est laissée.
Pied taillé en cordon de Royat : cinq corsons sur un bras portant chacun plusieurs sarments.

Le travail dans les vignes est en partie manuel, en partie mécanique (avec un enjambeur). Le travail commence pour le chardonnay à la fin de l'automne, dès que la plante est en période de repos, avec la taille qui peut être préparée à la machine (la prétailleuse permet de broyer le haut des sarments), mais qui se fait essentiellement à la main. Cette taille peut être en « cordon de Royat » avec trois à cinq corsons de deux à trois yeux sur un bras (avec un nombre total d'yeux francs inférieur ou égal à dix), ou en « guyot simple » avec une baguette de cinq à huit yeux et un courson de un à trois yeux[25] (le nombre d'yeux francs est limité à huit). Les sarments coupés sont brûlés, souvent sur place dans des brouettes[26].

Comme les maladies ou les accidents de charrue tuent chaque année quelques pieds, ceux-ci sont marqués avant l'hiver avec un ruban, puis ces ceps morts sont déracinés avec une machine (la tarière, montée sur l'enjambeur), un maximum de racines est arraché, laissant un trou pour la plantation du nouveau pied porte-greffe[27]. Un labourage ou « griffage » peut être réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer les herbes, complété par un buttage pour protéger les pieds du gel, avec débuttage au printemps[28]. Les fils porteurs, piquets et tendeurs sont remis en état au cours de l'hiver pour obtenir des rangs bien palissés. À la toute fin de l'hiver et au début du printemps, la taille se termine : les branches sont ajustées à la longueur désirée, sont couchées à l'horizontale et attachée au fil de fer[29].

Au printemps, le producteur peut pratiquer un ébourgeonnage (echtinage : suppression d'une partie des sarments) dès que la vigne a commencé à pousser : cette méthode permet de réguler un peu les rendements[25] d'améliorer l'alimentation des grappes et d'aéré la vigne (limitant ainsi les maladies). Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé, ainsi que plusieurs rognages (consistant à passer l'enjambeur pour couper les rameaux de vignes qui dépassent du système de palissage) au début de l'été. Pour limiter l'enherbement entre les rangs (qui maintient de l'humidité) et empêcher les racines de se développer en surface, certains producteurs pratiquent un nouveau labourage ou passent la tondeuse, d'autres utilisent des herbicides (désherbage chimique). Pour protéger les pieds, les feuilles et les fruits des maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.) et des insectes ravageurs (eudémis et cochylis)[25], plusieurs traitements des vignes sont pratiqués, avec des produits phytosanitaires (généralement chimiques, tel que la bouillie bordelaise contenant du sulfate de cuivre, utilisé comme fongicide) ou dans quelques cas avec des préparations biodynamiques[30]. Des produits fertilisants sont utilisés, les viticulteurs faisant le choix entre les engrais chimiques et ceux naturels (compost ou fumier)[31].

Une vendange en vert (coupe d'une partie des grappes lorsque les pieds sont trop chargés) peut être pratiquée : cette opération est faite dans le but de réguler les rendements et surtout de faciliter la maturité des raisins restants[25]. Un effeuillage partiel peut être pratiqué au milieu de l'été, pour exposer les raisins à plus de soleil et limiter les maladies (qui sont favorisées par l'humidité). L'irrigation est interdite sur l'appellation[2]. Enfin, la date du début des vendanges est choisie en fonction de la maturité du raisin (sa richesse en sucre) : le cahier des charges fixe un minimum en grammes de sucre par litre de moût de 178 en blanc, 180 en rouge, 187 en premier cru blanc et 189 en premier cru rouge[2] (ce qui donnerait des vins faiblement alcoolisés, de 10,5 à 11,5 % vol), que les producteurs n'ont pas de mal à dépasser. Les vendanges peuvent se faire manuellement dans l'appellation, notamment en premier cru, ce qui nécessite temporairement une importante main d’œuvre : il faut des coupeurs, des porteurs (de hottes ou de cagettes) et des trieurs (à la réception en cuverie). Sur les parcelles les moins valorisées, les vendanges peuvent être réalisées mécaniquement avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.

Rendements

Les rendements sont limités par le cahier des charges de l'appellation à un maximum de 50 hectolitres par hectare pour les rouges (48 hℓ/ha en premier cru) et à 57 hℓ/ha pour les blancs (55 hℓ/ha en premier cru)[2].

Chaque année, ces rendements maximum sont modifiés à la hausse ou à la baisse par un arrêté du ministère de l'Agriculture, dans la limite des rendements butoirs de l'appellation, fixés à 58 hectolitres par hectare en rouge (56 hℓ/ha en premier cru) et à 64 hℓ/ha en blanc (62 hℓ/ha en premier cru)[2].

Vins

Titres alcoométriques volumique minimal et maximal

AOC Rouge Rouge Blanc Blanc
Titre alcoométrique volumique minimal maximal minimal maximal
Village[2] 10,5 % 13,5 % 11 % 14 %
Premier cru[2] 11 % 14 % 11,5 % 14,5 %

Vinification et élevage

Voici les méthodes générales de vinification de cette appellation. Il existe cependant des petites différences de méthode entre les différents viticulteurs et négociants.

Vinification en rouge

La récolte des raisins se fait à maturité et de façon manuelle ou mécanique. La vendange manuelle est le plus souvent triée, soit à la vigne soit à la cave avec une table de tri, ce qui permet d'enlever les grappes pourries ou insuffisamment mûres[25]. La vendange manuelle est généralement éraflée puis mise en cuve. Une macération pré-fermentaire à froid est quelquefois pratiquée. La fermentation alcoolique peut démarrer, le plus souvent après un levurage. Commence alors le travail d'extraction des polyphénols (tanins, anthocyanes) et autres éléments qualitatifs du raisin (polysaccharides etc.)[25]. L'extraction se faisait par pigeage, opération qui consiste à enfoncer le chapeau de marc dans le jus en fermentation à l'aide d'un outil en bois ou aujourd'hui d'un robot pigeur hydraulique. Plus couramment, l'extraction est conduite par des remontages, opération qui consiste à pomper le jus depuis le bas de la cuve pour arroser le chapeau de marc et ainsi lessiver les composants qualitatifs du raisin. Les températures de fermentation alcoolique peuvent être plus ou moins élevées suivant les pratiques de chaque vinificateur avec une moyenne générale de 28 à 35 degrés au maximum de la fermentation[25]. La chaptalisation est réalisée si le degré naturel est insuffisant : cette pratique est réglementée[25]. À l'issue de la fermentation alcoolique suit l'opération de décuvage qui donne le vin de goutte et le vin de presse. La fermentation malolactique se déroule ensuite, mais est dépendante de la température. Le vin est soutiré et mis en fût ou cuve pour son élevage. L'élevage se poursuit pendant plusieurs mois (12 à 24 mois)[25] puis le vin est collé, filtré et mis en bouteilles.

Vinification en blanc

Pressoir pneumatique servant au pressurage

Comme pour le rouge, la récolte est manuelle ou mécanique, et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[25]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[25]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[25]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique est réalisée en fûts ou en cuves. Les vins sont élevés « sur lies », en fûts, dans lesquels le vinificateur réalise régulièrement un « bâtonnage », c'est-à-dire une remise en suspension des lies[25]. Cette opération dure pendant plusieurs mois au cours de l'élevage des blancs. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[25]. La mise en bouteille clôture l'opération.

Terroir et vins

Vin rouge : rubis framboise, fruits rouges, bouche fraîche et réglissée avec un peu de gras et des saveurs poivrées, tannins lisses et chaleureux.

Vin blanc : or délicat, arômes de fleurs blanches, notes minérales, souple en bouche.

Gastronomie, garde et température de service

Vin rouge : À servir entre 14 et 16 degrés.

Vin blanc : À servir entre 11 et 13 degrés.

Économie

Structure des exploitations

Il existe des domaines de tailles différentes. Ces domaines mettent tout ou une partie de leurs propres vins en bouteilles et s'occupent aussi de le vendre. Les autres, ainsi que ceux qui ne vendent pas tous leurs vins en bouteilles, les vendent aux maisons de négoce.

Les maisons de négoce achètent leurs vins, en général, en vin fait (vin fini) mais parfois en raisin ou en moût[32]. Elles achètent aux domaines et passent par un courtier en vin qui sert d'intermédiaire moyennant une commission de l'ordre de 2 % à la charge de l'acheteur.

Commercialisation

La commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation, dans les Cafés-Hôtels-Restaurants (C.H.R), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S).

Les producteurs de l'appellation

Notes et références

  1. a b c d et e « Maranges » [PDF], sur vins-bourgogne.fr.
  2. a b c d e f g h i et j « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « MARANGES » » [PDF], homologuée par le décret no 2011-1703 du , publié au JORF no 0279 du 2 décembre 2011, texte n° 39.
  3. Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
  4. « Histoire de la commune », sur cheilly-les-maranges.fr.
  5. Avertissement de Cite : La balise <ref> avec le nom Hist1 ne peut pas être prévisualisée car elle est définie en dehors de la section actuelle ou pas définie du tout.
  6. a et b Le Figaro et La Revue du vin de France (2008) : Vins de France et du monde (Bourgogne : Côte de Beaune), L'histoire, p. 26.
  7. François Nosjean, « La Saint-Vincent tournante des Maranges (25-26 janvier 1997) », Images de Saône-et-Loire, no 112, décembre 1997, pages 14 à 18.
  8. Olivier Bertrand, « Maranges, le bel âge d'une AOCCe vignoble bourguignon fête les dix ans de son appellation officielle », .
  9. a et b La Revue du vin de France no 482S : Le Millésime 2003 en Bourgogne, p. 109.
  10. Décret du 21 mai 1970 relatif à la délimitation des appellations contrôlées "AUXEY-DURESSES", "BLAGNY", "CHASSAGNE-MONTRACHET", "CHEILLY-LES-MARANGES", "CHOREY-LES-BEAUNE", "DEZIZE-LES-MARANGES", "LADOIX", "MEURSAULT", "MONTHELIE", "PERNAND-VERGELESSES", "PULIGNY-MONTRACHET", "SAINT-AUBIN", "SAINT-ROMAIN", "SAMPIGNY-LES-MARANGES", "SANTENAY", "SAVIGNY-LES-BEAUNE", "COTE DE BEAUNE-VILLAGES", publié au JORF du .
  11. « Décret du 23 mai 1989 relatif aux conditions de production des vins d'appellation d'origine contrôlée « Maranges » », publié au JORF du .
  12. Amélie Mouron, Saint-Vincent tournante 1997 : au cœur des Maranges, , 86 p..
  13. « Décret n° 2009-1270 du 20 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Irancy », « Maranges », « Monthélie », « Pernand-Vergelesses » », publié au JORF no 0245 du .
  14. « Saint-Vincent tournante 2026 », sur saintvincent2026.fr.
  15. « Histoire Communale », sur sampigny-les-maranges.fr (consulté le )
  16. (en) Bergman, « The youngest of the Côte d'Or appellations », sur bourgogne-info.eu.
  17. Malika Madelin, Benjamin Bois et Jean-Pierre Chabin, « Modification des conditions de maturation du raisin en Bourgogne viticole liée au réchauffement climatique », EchoGéo, no 14,‎ (lire en ligne).
  18. Archives climatologiques mensuelles - Dijon (????-1990)
  19. « Carte intégrant le registre parcellaire graphique 2022 centrée sur les Maranges », sur geoportail.gouv.fr : cliquez pour avoir la liste des appellations.
  20. Vins de France et du monde, Le Figaro et La Revue du vin de France, 2008, chapitre « Bourgogne : Côte de Beaune », p. 18.
  21. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  22. a et b Christian Pessey, Vins de Bourgogne, histoire et dégustation, Paris, Flammarion, , 82 p. (ISBN 2-08-011017-9), chap. La vigne et le vin (« Pinot noir »), p. 12.
  23. a b et c Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France, Le Grau-du-Roi, ENTAV, (réimpr. 2007), 357 p. (ISBN 2-9509682-0-1).
  24. Pessey 2002, p. 13.
  25. a b c d e f g h i j k l m et n Conduite et gestion de l'exploitation agricole, cours de viticulture du lycée viticole de Beaune pour le baccalauréat professionnel option viticulture-œnologie, 1999-2001.
  26. « Une année dans les vignes : novembre-décembre », sur domaine-bouard-bonnefoy.com.
  27. « Une année dans les vignes : janvier », sur domaine-bouard-bonnefoy.com.
  28. « Une année dans les vignes : avril », sur domaine-bouard-bonnefoy.com.
  29. « Le travail de la vigne », sur lamy.pillot.pagesperso-orange.fr.
  30. « Travaux de la vigne », sur domainederain.com.
  31. « La vigne, rencontre avec Pierre Clair, chef de culture », sur demontille.com.
  32. Le Figaro et La Revue du Vin de France (2008) : Vins de France et du monde, Bourgogne : Côte de Beaune, (Le négoce), p. 24.

Voir aussi

Lien externe

Articles connexes