Norbert Wallez
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Norbert Wallez, né à Hacquegnies, le et mort à Saint-Servais le , est un prêtre catholique et journaliste belge qui dirigea le quotidien Le Vingtième Siècle dont le supplément Le Petit Vingtième accueillit les premiers dessins des Aventures de Tintin par Hergé.
Arrêté pour collaboration en , il est condamné en 1948 par la Cour militaire à cinq ans d'emprisonnement.
Biographie
Début
Étudiant à l'Université Catholique de Louvain, ordonné prêtre en 1906, il travaille comme enseignant.
Première Guerre mondiale
La Grande Guerre interrompt sa carrière.
Entre-deux-guerres
Il enseigne après la guerre au petit séminaire de Bonne-Espérance et à l'École supérieure de Commerce de Mons.
En 1924, sur l'ordre du cardinal Mercier, il assume la direction du quotidien catholique conservateur Le Vingtième Siècle, influencé par Charles Maurras avec lequel il entretient une correspondance soutenue, tout comme avec Léon Daudet[1].
Antisémite, disciple du maréchal Foch[2] et admirateur de Mussolini[3], qu'il a vu durant un séjour en Italie en 1923, il sympathise avec les idées du fascisme italien et imagine, dans un livre publié la même année, une fédération entre la Belgique et la Rhénanie, idée qu'il défend devant la Fédération wallonne des étudiants de Louvain[4].
En 1927, Hergé commence à travailler pour le journal et, un an plus tard, devient le directeur d'un nouveau supplément pour la jeunesse baptisé Le Petit Vingtième. En 1929, sur les recommandations de Mgr Louis Picard, aumônier général de l'action catholique de la jeunesse belge, l'abbé Wallez engage le jeune Léon Degrelle[5]. À la suite des polémiques qu'il entretient au moyen du journal, Wallez est déchargé de son poste de directeur en 1933 et est nommé professeur de religion à l'École moyenne de Tournai[1]. Il est ensuite, à sa demande, chargé de la petite paroisse d'Aulne-Gozée. S'intéressant à l'histoire de l'ancienne abbaye d'Aulne, il en restaure en partie les ruines[1].
Seconde Guerre mondiale
Il est arrêté en à la sortie de la messe à Beau-Vallon[6] pour collaboration et est emprisonné à Charleroi, puis, à la suite d'une première instruction, envoyé en résidence surveillée à l'abbaye de Soleilmont[1].
Après-guerre
En , le Conseil de Guerre le condamne à quatre ans d'emprisonnement ainsi qu'à 200 000 francs d'amende et à la destitution de ses titres, grades, fonctions et offices publics[7]. La sentence est même portée à cinq ans, par arrêt de la Cour militaire en [1]. Transféré à la prison de Namur, puis à celle de Saint-Gilles, il est accueilli par les Sœurs de la Charité de Gand dans un de leurs établissements situé près de Namur, où il meurt le [1].
Publications
- La Belgique de demain et sa politique, Bruxelles et Paris, .
- La Belgique et les régions rhénanes. Une campagne "annexionniste" en 1838, Bruxelles et Paris, éd. G. Van Oest, .
- Belgique et Rhénanie. Quelques directives d'une politique, Bruxelles, éd. A. Dewit, .
- Le Commerce, force nationale, Bruxelles, .
Notes et références
- Albert Milet, « WALLEZ (Norbert-Léopold-Alexis-Joseph) », dans Biographie nationale de Belgique, t. XXXV, Bruxelles, Émile Bruylant, , col. 747-751.
- ↑ Geneviève Duchenne, Esquisses d'une Europe nouvelle : l'européisme dans la Belgique de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Peter Lang, , 712 p. (ISBN 978-90-5201-367-1, lire en ligne), p. 137.
- ↑ Anne Morelli, Les grands mythes de l'histoire de Belgique de Flandre et de Wallonie, Evo-histoire, Bruxelles, 1995, p.283.
- ↑ Micheline Libon, Fédération wallonne des étudiants de Louvain, in Encyclopédie du Mouvement wallon, Tome II, p. 615.
- ↑ Giovanni F. Di Muro, Léon Degrelle et l'aventure rexiste (1927-1940), Luc Pire Editions, , 205 p. (ISBN 978-2-87415-519-2, lire en ligne), p. 35.
- ↑ Daniel Couvreur, « Norbert Wallez, le saint-esprit du fascisme belge et sulfureux ami d’Hergé », Le Soir, (lire en ligne , consulté le ).
- ↑ Jean-Marie Apostolidès, Dans la peau de Tintin, Les Impressions nouvelles, , 304 p. (ISBN 978-2-87449-098-9, lire en ligne), p. 165.
Annexes
Bibliographie
Livres
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Pierre Assouline, Hergé, Plon, .
- Thierry Lemoine, « Norbert Wallez, prêtre, enseignant, publiciste, directeur du Vingtième Siècle (1924-1933), mentor d'Hergé et desservant de l'Hospice d'Aulne entre 1934 et 1944 », Sambre & Heure, nos 109-110, .
- Jean-Claude Jouret, Hergé de l'abbé Wallez à Steven Spielberg, Neufchâteau, Éditions Weyrich, coll. « Étude-recherche » (no 2), , 168 p., ill. ; 26 cm (ISBN 978-2-87489-422-0 et 2874894222, OCLC 1400759164).
- Marcel Wilmet, L’abbé Wallez, l’éminence noire de Degrelle et Hergé, Art9experts, (ISBN 9789082942415).
- Patrice Guérin, Tintin au delà des idées reçues : 22 contre-vérités sur Hergé et son œuvre, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, , 208 p. (ISBN 978-2-39070-115-6).
Périodiques
- Bernard Spee, « Tintin ou la nostalgie d'un amour perdu », La Revue nouvelle, no 10, , p. 56-71 (lire en ligne).
- Lionel Baland, « L’Abbé Norbert Wallez », Synthèse nationale, Paris, no 31, .
Articles
- Pierre Godon, « Collabo, businessman et entremetteur : l'abbé Wallez, le sulfureux "second père" de Tintin », France Info, (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
- "Wallez (l'abbé Norbert)", dans Objectif Tintin. Le site interactif des amis de Tintin.
- L'Action Française dans le nationalisme belge 1914-1918 par Dr. Eric Defoort, dans Revue belge d'histoire contemporaine, t. VII, 1976, p. 113-152.
- Le courant réactionnaire dans le catholicisme francophone belge 1918-1926. Première approche par Dr. Eric Defoort, dans Revue belge d'histoire contemporaine, t. VIII, 1977, p. 81-153.