Pollution sonore aérienne

Passage d'un avion Boeing à l'aéroport de Londres-Gatwick, au Royaume-Uni, en avril 2018
Carte du bruit de l'aéroport de Berlin Tegel

La pollution sonore aérienne est l'ensemble des bruits produit par le traffic aérien. Elle est associée à plusieurs effets négatifs sur la santé humaine et sur les écosystèmes.

Origine du bruit

Les moteurs sont la principale source du bruit des avions[1].

Lorsque l'avion est au sol, le freinage peut aussi être une source de bruit. Au vol, les frottements de l'air contre le fuselage produisent aussi du bruit lorsque l'avion atteint des grandes vitesses[2].

Effets sur la santé humaine

Les marshaller portent des protections auditives

Les moteurs sont la principale source de bruit des avions. Ils peuvent produire plus de 140 décibel (dB) au décollage.

En vol, les principales sources de bruit sont les moteurs et les turbulences à grande vitesse au-dessus du fuselage.

La pollution sonore élevée a des conséquences sur la santé. Elle peut entraîner une perte d'audition, de l'hypertension artérielle, une maladie coronarienne, des troubles du sommeil et une diminution des résultats scolaires[3],[4],[5],[6]. Bien qu’une certaine perte auditive se produise naturellement avec l’âge[7], dans de nombreux pays développés, l’impact du bruit est suffisant pour altérer l’audition au cours de la vie[8],[9]. Des niveaux de bruit élevés peuvent créer du stress, augmenter les taux d’accidents du travail et stimuler l’agressivité et d’autres comportements antisociaux[10]. Le bruit des aéroports a été associé à l’hypertension artérielle[11]. Le bruit des avions augmente les risques de crise cardiaque[12].

Une analyse statistique à grande échelle des effets du bruit des avions sur la santé a été entreprise à la fin des années 2000 par Bernhard Greiser pour l'Umweltbundesamt, l'office central allemand de l'environnement. Les données de plus d'un million d'habitants autour de l'aéroport de Cologne ont été analysées afin de déterminer les effets sur la santé liés au bruit des avions. Les résultats ont ensuite été corrigés pour tenir compte d’autres influences du bruit dans les zones résidentielles et des facteurs socioéconomiques, afin de réduire une éventuelle distorsion des données[13].

L’étude a conclu que le bruit des avions nuit clairement et significativement à la santé[13]. Par exemple, un niveau sonore moyen de 60 dB pendant la journée augmente le risque de maladies coronariennes de 61 % chez les hommes et de 80 % chez les femmes. Autre indicateur, un niveau sonore moyen de 55 dB pendant la nuit augmente le risque de crise cardiaque de 66 % chez les hommes et de 139 % chez les femmes. Des effets statistiquement significatifs sur la santé sont détectés dès un niveau sonore moyen de 40 dB[13].

Effets cognitifs

Les simulations de bruits d'avion de 65 dB affectent négativement la mémoire et la capacité à se souvenir d'informations auditives[14]. Ces simulations de bruits d'avion ont le même effet sur la capacité à se souvenir d'informations auditives que le fait d'être en état d'ébriété avec une alcoolémie de 0,10[15].

Voir aussi

Références

  1. Bernie Baldwin, « How Crossover Jets Are Meeting The Noise Challenge », Aviation Week & Space Technology,‎ (lire en ligne)
  2. (en) National Institute for Occupational Safety and Health, « Aircrew and Aircrew and Noise », sur Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, (consulté le )
  3. (en) Nassur, Léger, Lefèvre et Elbaz, « Effects of Aircraft Noise Exposure on Heart Rate during Sleep in the Population Living Near Airports », International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 16, no 2,‎ , p. 269 (ISSN 1660-4601, PMID 30669300, PMCID 6352139, DOI 10.3390/ijerph16020269)
  4. (en) Basner et McGuire, « WHO Environmental Noise Guidelines for the European Region: A Systematic Review on Environmental Noise and Effects on Sleep », International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 15, no 3,‎ , p. 519 (ISSN 1660-4601, PMID 29538344, PMCID 5877064, DOI 10.3390/ijerph15030519)
  5. (en) Baudin, Lefèvre, Champelovier et Lambert, « Aircraft Noise and Psychological Ill-Health: The Results of a Cross-Sectional Study in France », International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 15, no 8,‎ , p. 1642 (ISSN 1660-4601, PMID 30081458, PMCID 6121613, DOI 10.3390/ijerph15081642)
  6. (en) Peters, Zevitas, Redline et Hastings, « Aviation Noise and Cardiovascular Health in the United States: a Review of the Evidence and Recommendations for Research Direction », Current Epidemiology Reports, vol. 5, no 2,‎ , p. 140–152 (ISSN 2196-2995, PMID 30505645, PMCID 6261366, DOI 10.1007/s40471-018-0151-2)
  7. (en) Ulf Rosenhall, Kai Pedersen et Alvar Svanborg, « Presbycusis and noise-induced hearing loss », Ear Hear, vol. 11, no 4,‎ , p. 257-263 (PMID 2210099, DOI 10.1097/00003446-199008000-00002)
  8. RE Schmid, « Aging nation faces growing hearing loss », CBS News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. Senate Public Works Committee, Noise Pollution and Abatement Act of 1972, S. Rep. No. 1160, 92nd Cong. 2nd session
  10. (en) Kryter, Karl D., The handbook of hearing and the effects of noise: physiology, psychology, and public health, Boston, Academic Press, (ISBN 978-0-12-427455-6)
  11. (en) « Analysis | Where noisy roads and airports take the biggest toll on our health and sanity », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Huss, « Aircraft Noise, Air Pollution, and Mortality From Myocardial Infarction », Epidemiology, vol. 21, no 6,‎ , p. 829–836 (PMID 20881600, DOI 10.1097/EDE.0b013e3181f4e634, S2CID 11335200)
  13. a b et c (de) « Tödlicher Lärm », Der Spiegel, no 51,‎ , p. 45.
  14. Molesworth BR, Burgess M. (2013). Improving intelligibility at a safety critical point: In flight cabin safety. Safety Science, 51, 11–16.
  15. Molesworth BR, Burgess M, Gunnell B. (2013). Using the effect of alcohol as a comparison to illustrate the detrimental effects of noise on performance. Noise & Health, 15, 367–373.