Siège de Ma'arra

Siège de Ma'arra
Description de cette image, également commentée ci-après
Prise de la forteresse de Maarat dans la province d'Antioche en 1098 par Henri Decaisne
Informations générales
Date Novembre–Decembre 1098

Reconquista 718 – 1492

Batailles

Coordonnées 35° 38′ 36″ nord, 36° 40′ 06″ est

Le Siège de Maarat, ou Ma'arra est survenu en dans la ville de Ma'arrat al-Numan, dans ce qui est à présent la Syrie, lors de la Première croisade. Il est resté célèbre pour les actes de cannibalisme perpétrés par les Croisés, frappés par une famine[1].

Prologue

Après que les Croisés, dirigés par Raymond de Saint-Gilles et Bohémond de Tarente, ont assiégé avec succès Antioche, ils ont commencé un raid de la campagne environnante pendant les mois d'hiver. Les Croisés avaient été inefficaces dans l'évaluation et la protection de leurs lignes d'approvisionnement, ce qui a conduit à une généralisation de la faim et le manque d'équipement approprié à l'intérieur des armées croisées.

Déroulement

Le , la forteresse fut prise par les croisés de Raymond IV de Toulouse, dit Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et Bohémond de Tarente, dit Bohémond de Hauteville après un siège de trois semaines. Le , Raymond démantela la forteresse de Ma`arrat après que les croisés y eurent massacré des milliers de personnes[2]. Le , l'armée reprit sa marche vers le sud, nu-pieds et vêtus en pèlerins, suivie par Robert II de Normandie et Tancrède, neveu de Bohémond.

Avant l'arrivée des Franj[3], la population vivait sereinement derrière les remparts de sa cité circulaire. Leur vignobles, leurs champs d'oliviers et de figuiers assuraient leur modeste prospérité[4].

Selon Amin Maalouf, qui cite Raoul de Caen, la prise de cette ville fut accompagnée d'actes de cannibalisme de la part des croisés. « A Maara, les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans les marmites, ils fixaient les enfants sur des broches et les dévoraient grillés. » Cet aveu du chroniqueur franc Raoul de Caen, les habitants des localités proches de Maara ne le liront pas[5],[6]. Ultérieurement, les témoins ont expliqué ces actes par la famine, due à l'hiver et au manque de ravitaillement. Amin Maalouf, se référant à Albert d'Aix, dit ceci : « Les nôtres ne répugnaient pas à manger non seulement les Turcs et les Sarrasins tués, mais aussi les chiens[7],[8]. ». Cependant ces sources sont remises en question par certains historiens (cf article première croisade)

« Je ne sais pas si c'est un pâturage de bêtes sauvages ou ma maison, ma demeure natale ! », écrit par un poète anonyme[4].

Notes et références

Notes

Références

  1. . Affamés, les croisés font rôtir les habitants de Ma'arrat. Le Point du
  2. Ibn al-Athir écrit 100 000 dans sa chronique, mais le chiffre de 20 000 paraît plus probable.
  3. Amin Maalouf, Les croisades vues par les arabes, Paris, Éditions J'ai Lu, , 318 p. (ISBN 978-2-290-11916-7), p. 53
  4. a et b Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes, Paris, Éditions J'ai Lu, , 318 p. (ISBN 978-2-290-11916-7), p. 53
  5. Amin Maalouf, Les croisades vues par les arabes, Paris, J'ai lu, , 317 p. (ISBN 9782277219163, lire en ligne), p55, Chapitre III, les cannibales de Maara,
  6. Académie des inscriptions et belles lettres, Recueil des historiens des croisades, les historiens occidentaux, Tome 3, Capitulum XCVII, Fames horriblis in castris fidelium, 1866, chapitre 97 p. 675, citation : "Audivi namque qui dicerent cibi se coactos inopia, ad humanae carnis edulium transisse, adulto gentilium cacabo immersisse, pueros infixisse verubus et vorasse adustos : vorando aemulati sunt feras, torrendo homines, sed caninos. Hunc ipsum finem membris propriis minabantur, quum aliena deficerent : nisi aut captae urbis, aut cereris advenae intercessio esuriem lenisset."
  7. Albert d'Aix, Histoire des Faits et gestes dans les Régions d'Outre-Mer, livre V
  8. Albert of Aaachen, Historia Hierosolimitana: History of the Journey to Jerusalem, trans.

Voir aussi