Trompette marine
Trompette marine | |
Une trompette marine et son archet (Musée de la musique de Bâle). | |
Variantes historiques | Nonnengeige (Allemagne) |
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Classification | Instrument à cordes |
Famille | Instrument à cordes frottées |
Instruments voisins | Violon, vielle à roue |
Œuvres principales | Musique de chambre et opéra baroques |
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La trompette marine est un instrument de musique de taille humaine à corde frottée généralement unique. Sa caisse de résonance dépourvue de manche en fait une cithare. Le nombre de cordes peut être étendu à quatre, voire en interne à vingt-cinq cordes sympathiques à l'intérieur de la caisse.
Cet instrument autrefois nommé Nonnengeige en Allemagne a connu son apogée entre 1640 et 1680. Le son de la trompette marine servait à colorer les airs d'opéra baroque au XVIIe siècle.
Origines
Contrairement à ce que laisse penser son nom, l'instrument n'a pas de rapport avec la mer ni avec la famille des cuivres. L'épithète "marine" provient d'une déformation de l'adjectif marial, qui fait référence au culte catholique de la Vierge Marie. L'instrument semble associé au culte marial, caractéristique des couvents de religieuses. Cela est d'autant plus probable que la plupart des instruments conservés proviennent de couvents et qu'en allemand, l'instrument porte plusieurs noms, à savoir « Nonnengeige », ou violon de nonne, « Nonnentrompete » ou trompette de nonne, « Marientrompete » ou trompette de Marie.
Officiellement présente dans l'inventaire de l'Écurie royale, elle n'est plus que rarement utilisée sous Louis XVI.
Facture, jeu et timbre
Dérivée du monocorde médiéval, la trompette marine ne possède qu'une seule corde en général, que le joueur fait sonner en harmoniques. Cependant, d'après Praetorius, cet instrument aurait pu posséder jusqu'à quatre cordes. Selon les cas, plusieurs cordes sympathiques peuvent être ajoutées à l'intérieur de la caisse de résonance.
La hauteur de l'instrument peut atteindre deux mètres. Sa caisse est comparable à celle d'une harpe, avec un manche dans le prolongement de la table d'harmonie.
L'unique corde, frottée par un archet solide, repose sur un chevalet. La particularité de ce dernier est qu'il ne possède qu'un seul pied en pression sur la table d'harmonie. Le second pied, légèrement détaché de la table, se met à la percuter lorsque la corde vibre. Cet effet de percussion, similaire à la vielle à roue, est appelé effet trompette, car la parenté de son avec la trompette est remarquable.
L'analogie de son ne s'arrête pas qu'au timbre. La trompette marine est jouée sur les harmoniques naturelles de la corde, reprenant ainsi la gamme incomplète, parfois naturellement fausse (voir tempérament), des trompettes de l'époque, trompettes naturelles dépourvues de pistons. La ressemblance est saisissante.
Répertoire
Outre un répertoire original et plutôt rare, la trompette marine est utilisée dans la musique de chambre baroque, et essentiellement comme coloration dans les airs d'opéras, par exemple dans l'Air pour les matelots jouant des trompettes marines dans Xerxès de Jean Baptiste Lully.
Référence
- Musée instrumental de Bruxelles, catalogue n°217 (Trompette marine de F. Hoyet, Namur, 1680)